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Face à la hausse du prix des céréales, le prix du poulet risque (encore) d'augmenter

Certains secteurs, comme l'élevage de volaille, ne bénéficient d'aucun soutien.

Certains secteurs, comme l'élevage de volaille, ne bénéficient d'aucun soutien. - Remy Gabalda - AFP

L'interprofession volaille de chair alerte sur la hausse de 9% du coût de production en raison de la flambée des matières premières. Hausse que la grande distribution refuserait pour le moment de répercuter totalement.

Conséquence de la flambée des matières premières, le prix de la volaille pourrait augmenter pour les consommateurs. Depuis plusieurs mois, les éleveurs sont confrontés à la hausse des cours des matières premières agricoles. Elles composent l'alimentation de leurs volailles, qui représente jusqu'à 65% de leur coût de production, alerte l'Association Nationale interprofessionnelle de la VOLaille de chair (ANVOL).

Après une hausse de 24,2 % en février, l’augmentation devrait se poursuivre en 2021. L’Institut Technique de l'Aviculture (ITAVi) attend +20% au 1er semestre de l'année sur les différentes matières premières par rapport aux 6 premiers mois de 2020.

Cette hausse des prix se répercute inévitablement sur les consommateurs. Car dans la filière volaille, un mécanisme de contractualisation lie les producteurs et les transformateurs.

La volaille française adopte un schéma contractuel
La volaille française adopte un schéma contractuel © ANVOL

En pratique, cela signifie que le contrat qui lie l'éleveur à l'abattoir est indexé sur le coût de production des matières premières servant à nourrir les volailles. Ces matières premières composent les deux tiers du coût de production des éleveurs.

Quand leur prix augmente, le prix d'achat de la volaille par l'abattoir augmente aussi. Un système très sécurisant pour l'éleveur. Ensuite, l'entreprise qui transforme la volaille doit négocier le prix de rachat avec l'entreprise qui sera chargée de sa distribution.

Négociations avec les distributeurs

C'est là où le bat blesse, selon l'ANVOL. Pour son président, Jean Michel Schaeffer, "il y a une nécessité pour les éleveurs que l'augmentation de 9% du coût global de la production se répercute jusqu'au bout de la chaîne, à savoir jusqu'au distributeur".

L'interprofession volaille de chair indique "sortir des négociations" avec les distributeurs.

"Il y a eu une première hausse début janvier et une seconde est en cours début mars. Mais c'est totalement insuffisant. Nous avons obtenu une hausse de 6% alors que nous avons besoin de 9%. Nous sommes encore en discussion", indique Gilles Huttepain, vice-président de la Fédération des Industries Avicoles (FIA) qui précise que ces pourparlers s'achèveront "en avril ou en mai".

Aujourd'hui, "99,5%" de la filière organisée est contractualisée. La hausse globale de 9% représente pour l'ensemble de la filière représente 350 à 400 millions d'euros. Si elle était répercutée par les distributeurs, cela ne représenterait selon l'ANVOL que quelques centimes pour le consommateur.

"Ces quelques centimes font vivre les éleveurs", affirme Jean-Michel Schaeffer, le président de l'ANVOL.
https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech