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Inflation: même les foyers aisés revoient leurs achats alimentaires à la baisse

Par contre, du côté des produits de première nécessité, les achats de ces foyers progressent alors que ceux des foyers modestes reculent nettement selon une étude de Kantar.

On le sait, l'inflation des produits alimentaires est supérieure à l'inflation moyenne. Prenons la viande, son prix a augmenté de 8,8% en juillet 2022 par rapport à l'année précédente, d'après l'Insee. Si le prix de la volaille a augmenté de 14,6%, le prix de la viande de boeuf a grimpé de 10,2%. Cela monte même à 30% pour le boeuf surgelé. Et le poisson n'est pas épargné.

De telles augmentations poussent les foyers à des arbitrages. Des arbitrages qui touchent même les foyers les plus aisés, note Kantar dans son dernier baromètre*.

Ainsi en septembre, les ventes de viandes tous circuits confondus ont baissé en France en volume de 8,3%. Mais ce repli atteint presque 11% chez les foyers aisés et plus de 15% au sein des foyers modestes.

Les ventes de poisson s'écroulent dans tous les foyers

Même tendance du côté de la charcuterie avec des ventes en baisse de 16% dans les foyers modestes mais aussi de 11% dans les ménages aisés.

Au rayon volailles, le repli est même plus violent dans les ménages aisés que chez les plus modestes avec des replis respectifs de 13,3% contre 12,5%. Globalement, les ventes sont en recul de 9,6%.

Le poisson voit ses ventes fondre de 18,5% chez les moins riches mais aussi de 17% chez les plus aisés.

Le fromage subit la plus forte baisse dans les foyers modestes (-24%) mais recule aussi de 8% au sein des foyers aisés.

"Les Français continuent de réduire de façon drastique leurs achats de Produits Frais Traditionnels qui déclinent à -6,4% en volume. Les baisses marquées sur de nombreuses catégories d’épicerie inflationnistes traduisent bien les arbitrages opérés par les ménages et des changements se voient aussi dans la composition de leurs repas avec des recettes plus simples et une concentration du repas autour du plat principal (moins d’entrées et de desserts…)", commente Kantar.

Les produits frais en berne

Et de poursuivre: "les foyers les plus modestes sont les plus impactés et ont dû se résoudre à réduire la voilure de leurs achats sur des catégories du Fait Maison très inflationnistes (farine, beurre, moutarde, pâtes…) et sur des marchés très emblématiques comme la viande (-15,3% en volume) et le poisson (-18,5% en volume)".

Par contre, du côté des produits de première nécessité, les achats des foyers aisés progressent alors que ceux des foyers modestes continuent à nettement reculer.

Les ventes de pâtes sèches baissent ainsi de 5,6% pour ces ménages alors qu'elles progressent de 2,4% chez les plus aisés. Même chose pour le riz (-2% contre +2,4%), le pain de mie (-2,8% contre +4,5%) ou encore les huiles qui ont particulièrement augmenté: -7,3% contre +6,6%.

*: Ces données sont issues d’un échantillon de 20.000 foyers panélistes de Worldpanel. Elles sont calculées sur un univers Tous Circuits « Généralistes (Hypers + Supers + EDMP + Proximité + Internet) + circuits spécialisés » et représentent les dépenses des ménages ordinaires en PGC (produits de grande consommation) + FRAIS LS pour la consommation au domicile.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business