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Inflation, guerre en Ukraine… Les fabricants français de spiritueux craignent une année difficile

La filière française des spiritueux s'inquiète des difficultés d'approvisionnement, notamment pour le verre et les céréales, et d'une baisse du pouvoir d'achat des consommateurs.

Mauvaise passe pour le whisky ou la vodka française. Après un rattrapage en 2021, la filière tricolore des spiritueux s'attend à une année difficile en 2022 à cause des conséquences liées à l'inflation et de la guerre en Ukraine, a rapporté mardi la Fédération française des spiritueux (FFS), interprofession qui regroupe environ 250 entreprises, dont 90% de PME.

"Il y a eu un rattrapage" en 2021 par rapport à l'année précédente, a expliqué Jean Pierre Cointreau, président de la FFS, sur BFM Business. "La grande distribution a pu rester ouverte toute l’année 2021 et a bénéficié d’un surcroît d’achat", a-t-il précisé. En revanche, "les cafés, hôtels et restaurants n'ont été véritablement ouverts à plein que pendant cinq mois de l'année".

Si les ventes en grande distribution s'élèvent à 5,2 milliards d'euros en 2021, en légère hausse de 1,96% par rapport à 2020, la filière est en effet à la peine pour ses activités en cafés, hôtels et restaurants (CHR). Avec seulement cinq mois d'activité normale à cause des contraintes sanitaires, l'activité en CHR a récupéré en volume (millions de litres) en 2021 (+25%) par rapport à l'année précédente, mais reste encore très loin de son niveau d'avant-crise (-31,6%).

Gaz et bouteilles en verre

"Le secteur s'attend à une année difficile, en raison d'éventuelles restrictions d'accès au gaz, aux bouteilles en verre ou aux matières agricoles et à une baisse du pouvoir d'achat des consommateurs, ce qui pourrait annuler l'effet positif de 2021", prévient l'interprofession. La filière fait face à "des difficultés d'approvisionnement inédites" en matières premières, notamment en céréales qui pourraient toucher la production de vodka par exemple et à une hausse "généralisée, soudaine et spectaculaire" des coûts des intrants.

Depuis février 2022, l'interprofession estime par exemple que le prix du verre a augmenté entre 13% et 60%, le blé et le gaz de 50%, et l'alcool entre 20% et 60%. De quoi craindre un impact direct de baisse des marges, prises entre la hausse des prix de revient et les hausses agricoles.L'évolution de la situation géopolitique sera particulièrement scrutée par la filière dans les mois qui viennent.

J. Br. avec AFP