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Guerre des prix: le patron de Lidl reproche à Leclerc de "comparer l'incomparable"

Michel Biero, président de Lidl France, le 22 janvier 2024

Michel Biero, président de Lidl France, le 22 janvier 2024 - BFM Business

Invité sur BFM Business ce lundi, le président de Lidl France, Michel Biero, a reproché à Leclerc de comparer des produits premiers prix avec la marque de distributeur de l'enseigne allemande.

Leclerc, grand gagnant de l’année 2023. Avec 23,5% de parts de marché en 2023 selon Kantar, l’enseigne d’indépendants a écrasé la concurrence dans un contexte d’inflation. Et contrairement à ce que l’on aurait pu attendre, les discounters n’ont pas vraiment tiré leur épingle du jeu. En témoigne la part de marché de Lidl (7,8%), stable par rapport à 2022.

"On n’est tellement pas cher que les clients fidèles, ceux qui nous suivent depuis 25 ans, n’acceptent pas qu’on ait augmenté nos prix. Mais l’inflation je la subis comme tout le monde", explique Michel Biero, président de Lidl France, sur BFM Business.
Michel Biero, président de Lidl France - 22/01
Michel Biero, président de Lidl France - 22/01
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Comment alors expliquer le succès de Leclerc, malgré l’inflation? Michel-Edouard Leclerc "fait beaucoup de communication, mais il a 60.000 références. Il ne vit pas d’amour et d’eau fraîche, il faut le savoir", tempère Michel Biero, félicitant malgré tout le "très bon communicant" qu'est le patron des centres E.Leclerc.

Michel Biero reproche en revanche à son concurrent ses méthodes pour communiquer sur ses prix qu’il revendique comme les plus bas du marché: "Moi, je n’ai jamais fait de premiers prix dans mes rayons", rappelle-t-il. Or, "la qualité des premiers prix n’est pas la qualité de la marque distributeur et le cap qu’a franchi Leclerc, ce qui n’avait jamais été fait dans l’histoire de la grande distribution, c’est de comparer les premiers prix moins qualitatifs avec notre marque de distributeur".

"Je n’accepte pas qu’on compare l’incomparable"

Le patron de Lidl France estime que cette méthode n’est "pas fair". "Je veux juste remettre l’église au milieu du village: je n’accepte pas qu’on compare l’incomparable. On ne peut pas comparer des céréales avec 40% de chocolat en moins avec nos céréales" de meilleure qualité, poursuit-il.

Michel Biero assure enfin ne pas vouloir "faire la même chose" que Leclerc. "Je reste fair. Il y a une loi d’ailleurs qui explique qu’on peut comparer en France, mais des produits comparables. On ne compare pas des choux et des carottes", conclut-il.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco