BFM Business
Conso

Flambée des coûts, pénuries et hausse des prix: le secteur du vêtement sous tension

Certains produits pourraient bientôt manquer dans les boutiques de vêtement (photo d'illustration).

Certains produits pourraient bientôt manquer dans les boutiques de vêtement (photo d'illustration). - Pixabay CC Pexels

Les difficultés s'accumulent pour le secteur du vêtement. Prêt-à-porter, chaussures comme lingerie risque d'être confrontés à des pénuries cet hiver.

Trouver des baskets ou un pull à sa taille sera peut-être difficile dans les prochains mois. Face aux difficultés qui s'accumulent, le secteur du vêtement craint des pénuries pour la saison d'hiver.

Certains magasins de chaussures "n'ont reçu que 30 à 40% des livraisons, c'est dramatique", s'inquiète ce mercredi le président de l'Alliance du commerce, Frank Boehly, dans Les Echos. Le géant des baskets Nike avait déjà mis en garde le mois dernier: certains de ses produits risquent de ne pas être disponibles à Noël.

La lingerie n'est pas non plus épargnée: du côté d'Etam, des articles et des tailles manquent "dès aujourd'hui" dans les boutiques, a prévenu cette semaine le co-gérant de l'entreprise, Laurent Milchior, sur le plateau de BFM Business. Une situation évoquée dans d'autres enseignes, mais à mots couverts, évoquent Les Echos.

La résurgence de la pandémie en Chine et l'explosion des contaminations au Vietnam, où les usines ont été paralysées pendant de longues semaines, ont entraîné d'énormes retards de production. Même si l'industrie a désormais redémarré, il faudra du temps pour retrouver des cadences normales de production.

"Un soutien-gorge, c'est 40 pièces à assembler qui viennent de différentes usines: quand il vous manque une pièce, vous ne pouvez pas fabriquer", résume Laurent Milchior.

Trafic maritime désorganisé

Le trafic maritime, désorganisé par la crise sanitaire et la pénurie de conteneurs, tourne aussi au ralenti: il faut 80 jours pour acheminer un produit d'Asie en Amérique du Nord, le double d'avant la crise. D'autant que le coût du fret maritime a atteint des niveaux record ces derniers mois: le prix d'un conteneur standard a grimpé de 650% depuis le début de la pandémie. Pour les enseignes d'entrée de gamme, dont le modèle repose sur les faibles coûts de production en Asie, il peut être difficile de suivre une telle inflation.

À ces tensions sur la chaîne d'approvisionnement s'ajoute aussi une flambée des coûts des matières premières: le cours du coton, indispensable à l'industrie textile, est au plus haut depuis dix ans, a rapporté le Wall Street Journal.

Les consommateurs, eux, devront probablement s'attendre à des hausses de prix. Les prix augmenteront "peu" cette année mais "l'année prochaine, ça sera plus important, de manière obligatoire", a ainsi estimé le co-gérant d'Etam.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV