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Fast fashion: Bruno Le Maire annonce avoir saisi la Répression des fraudes pour enquêter sur Shein

Le ministre de l'Economie a saisi la DGGCRF à l'automne pour enquêter sur les pratiques des entreprises de la fast fashion, et en particulier du géant chinois Shein.

Les entreprises de la fast fashion sont dans le viseur de Bercy. Interpellé par de nombreux internautes sur les réseaux sociaux, Bruno Le Maire a annoncé dans une vidéo publiée sur Instagram avoir "saisi" à l'automne 2022 "la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) pour lui demander d'enquêter sur les dérives de la fast fashion, et en particulier de l'entreprise Shein".

Le ministre de l'Economie justifie cette décision par "deux motifs". D'abord, un motif de sécurité "car nous n'avons pas toutes les informations nécessaires sur la manière dont" les produits de Shein "sont réalisés et sur les différents agents qui peuvent être utilisés dans la réalisation de tissus". Ensuite, "un motif de loyauté sur les prix qui sont annoncés et qui ne correspondent pas toujours à la réalité de la pratique commerciale de cette entreprise". Les résultats de cette enquête doivent être publiés à l'automne.

"Préoccupations environnementales"

Le ministre de l'Economie a pointé plus largement les "dérives de la fast fashion" qui soulèvent des "préoccupations environnementales".

"Aujourd'hui, la fast fashion émet autant de CO2 que le transport maritime et le transport aéronautique réunis. D'ici deux décennies, elle émettra 25% des émissions de CO2 de la planète. C'est une dérive inacceptable", a-t-il déclaré.

Il a également dénoncé les "problèmes sociaux" engendrés par cette industrie "car nous ne savons pas dans quelles conditions sociales ces vêtements sont réalisés".

Bruno Le Maire a enfin invité l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, qui avait déjà interpellé le locataire de Bercy sur ce sujet, à "poursuivre les échanges (...) pour que nous regardions avec les eurodéputés quelles sont les réponses qui peuvent être apportées à l'échelle européenne à ces dérives de la fast fashion qui (...) posent des problèmes environnementaux inacceptables". Mais la lutte contre les dérives passera aussi par l'engagement des consommateurs:

"Nous réussirons si tous les consommateurs se sentent aussi partie prenante, (...) c'est l'acte de consommation qui est encore la réponse la plus effiace", a conclu le ministre.

Ces dernières années, le géant chinois de la fast fashion Shein a été montré du doigt à de multiples reprises par des associations et ONG dénonçant les conditions de travail au sein de l'entreprise, l'impact environnemental de son activité ainsi que les substances utilisées dans la fabrication des ses articles.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco