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Enseignes, produits: ce qu'il faut savoir sur le "trimestre anti-inflation" qui débute ce mercredi

A compter de ce mercredi, certains produits du quotidien à prix réduits seront siglés "trimestre anti-inflation" dans les magasins de la grande distribution.

Longtemps envisagé par le gouvernement, le panier anti-inflation ne verra finalement pas le jour. Jugé trop complexe à mettre en oeuvre, ce dispositif censé proposé le meilleur rapport qualité prix sur un nombre de produits définis a été abandonné au profit d'un autre: le "trimestre anti-inflation", dont le lancement a lieu ce mercredi.

• Qu'est-ce que le "trimestre anti-inflation"?

Lors d'une conférence de presse aux côtés des dirigeants de la grande distribution début mars, Bruno Le Maire a décrit le "trimestre anti-inflation" comme un "dispositif massif, efficace et protecteur" face à la hausse des prix en rayons.

Concrètement, les distributeurs s'engagent à travers cette opération à vendre certains produits du quotidien aux prix "les plus bas possibles". En parallèle, le gouvernement promet de déployer dans les prochains mois un "chèque alimentaire" pour les ménages les plus modestes.

• Quelles enseignes?

Carrefour, Intermarché, Système U, Casino... La plupart des dirigeants des enseignes de grande distribution étaient présents à Bercy début mars pour confirmer la participation de leurs magasins au "trimestre anti-inflation". L'un d'entre eux a toutefois brillé par son absence: Michel-Edouard Leclerc.

Sur CNews, le président du comité stratégique des centres Leclerc déplorait la communication politique autour du trimestre anti-inflation. "Je ne vais pas aller sur la photo pour dire que Leclerc vend moins cher", avait-il dit.

"On fait des coups avec des opérations à prix coûtant. On casse les prix sur les masques, les autotests, la baguette... Ce sont des opérations de communication qui nourrissent la confiance des clients sur le fait qu'on est moins cher sur un panel plus large d'articles", avait encore détaillé Michel-Edouard Leclerc sur BFMTV, estimant ne pas avoir "besoin" d'opération comme le "trimestre anti-inflation".

• Quels sont les produits concernés?

Le "trimestre anti-inflation" devrait cibler des produits du quotidien en priorité. Mais chaque enseigne reste libre de sélectionner les articles concernés et les prix appliqués. Ils pourront même varier d'une région à l'autre.

Par ailleurs, l'essentiel des opérations commerciales portera sur les produits de marque distributeur, sur lesquelles les enseignes ont le plus de "latitude" pour fixer les prix, avait indiqué le PDG de Carrefour Alexandre Bompard. Ces produits seront identifiables grâce à un logo tricolore "trimestre anti-inflation".

Logo trismestre anti-inflation pour les trois mois qui finissent en juin
Logo trismestre anti-inflation pour les trois mois qui finissent en juin © Gouvernement

A noter que sans attendre de projet gouvernemental, Système U avait été dès début février la première enseigne à lancer son panier anti-inflation de "150 produits à prix coûtants" pour "une durée indéterminée", se contentant de la marge minimale prévue par la loi pour ces articles.

Dans la foulée, Carrefour, Intermarché et Monoprix lui avaient emboîté le pas. Carrefour a par exemple annoncé qu'il allait également lancer mi-mars son "panier anti-inflation" composé de 200 produits vendus en moyenne deux euros et "à prix bloqués" jusqu'à mi-juin. Il concerne 100 produits "du quotidien" et 100 autres labellisés "sains" avec un Nutri-Score A et B, commercialisés sous les marques Carrefour et Simpl.

Intermarché a de son côté annoncé le lancement d'une campagne sur "500 produits anti-inflation", pour 470 d'entre eux des articles de ses propres marques de distributeur et pour 30, des "produits frais de rayons traditionnels -viande, poisson, fruit ou légume".

• Jusqu'à quand?

Le trimestre "anti-inflation" devrait exactement durer 100 jours. Durant cette période, la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes (DGCCRF) procédera à des contrôles pour "s'assurer que c'est bien sur les marges des distributeurs que sont faits les prix les plus bas possibles", a fait savoir Bruno Le Maire.

Le dispositif sera en effet financé grâce aux marges des distributeurs, leur coûtera "plusieurs centaines de millions d'euros" et le gouvernement, a précisé le ministre de l'Economie.

Ensuite, les négociations commerciales entre industriels et distributeurs seront rouvertes en juin "de façon à ce que la baisse des prix de gros, que nous observons sur les marchés mais qui n'est pas encore transmise aux produits de consommation courate, puisse se traduire" sur les produits du quotidien.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco