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Le gouvernement travaille sur un panier anti-inflation

Invité de BFMTV et RMC, le ministre de l'Economie et des Finances a confirmé le travail mené par Bercy pour inciter la grande distribution à mettre en place un panier composé de 20 produits de première nécessité vendus au prix le plus bas possible.

Le gouvernement planche sur un panier anti-inflation. Présent sur le plateau de BFMTV, Bruno Le Maire a confirmé ce matin l'information révélée hier par Le Parisien. "L’idée globale est que tout le monde contribue à la lutte contre l’inflation, a-t-il insisté d'entrée. L’Etat ne peut pas tout payer et il faut partager le fardeau. C’est ce qu’on a fait sur les prix de l’énergie: on a dit 280 euros le mégawattheure pour toutes les très petites entreprises, l’Etat va en payer une partie, les fournisseurs aussi en paieront une partie."

"L’équité est que tout le monde porte une part du fardeau de l’inflation", a résumé le ministre.

Concrètement, ce panier consistera en 20 produits de première nécessité - produits alimentaires ou d'hygiène- et sur lesquels "les distributeurs s’engageraient à avoir le prix le plus bas possible de façon à ce que tous ensemble nous amortissions le choc inflationniste". Le patron de Bercy a d'ailleurs rappelé que cette hausse des prix, particulièrement forte sur l'alimentation, pourrait perdurer encore "quelques mois".

Le levier de la TVA exclu

Le ministre de l'Economie et des Finances a été interrogé sur le choix de ce dispositif au détriment d'une suppression sur la TVA. "Je ne suis pas certain que les quelques centimes de différence fassent réellement la différence pour les ménages, a-t-il répondu. La seule chose qui compte pour moi, c’est le consommateur. Qu’est-ce qui me garantit que si je supprime la TVA, ça n’ira pas dans la poche des distributeurs ?"

"Ce que je constate, c’est qu’on a fait par le passé des baisses de TVA et que la plupart du temps, les Français n’en ont pas vu la couleur. Ils n'ont pas vu le tarif moins cher, le produit moins cher."

C'est donc pour éviter ce risque de "détournement" du gain de la poche du consommateur vers celle du distributeur que Bruno Le Maire se dit plus favorable à un "engagement formel, comme le propose Olivia Grégoire".

Le gouvernement a rappelé que le projet n'en était qu'au stade des discussions et que sa mise en place se ferait plutôt à travers des engagements volontaires des distributeurs que des dispositions législatives ou réglementaires. S'il voit le jour, le dispositif s'appliquera à "une vingtaine de références sur 20.000 à 30.000 références en magasin", ce qui ne devrait pas pénaliser excessivement les marges des distributeurs, souligne le ministère.

Timothée Talbi avec AFP