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Démarrage "décevant" pour les soldes d'été

Les fédérations de commerçants dressent un bilan mitigé des premiers jours de soldes.

Bilan mitigé pour les premiers jours des soldes d'été. Le coup d'envoi de la période estivale de promotions a été donné mercredi dernier mais "le démarrage est difficile", reconnaît Eric Mertz, à la tête de la fédération Allure, qui regroupe une partie des indépendants du textile. Dans l'habillement, entre mercredi et dimanche, le chiffre d'affaires des soldes a décliné de 22% par rapport à 2019, tandis que le trafic a diminué de 28%, selon les chiffres issus du panel Retail Int. pour l'Alliance du commerce.

Des chiffres "décevants", mais "difficiles à expliquer" pour le moment, estime Yohann Petiot, à la tête de l'Alliance du commerce. L'inflation contraint les consommateurs à réaliser des arbitrages dans leurs dépenses et à limiter leurs déplacements en raison du coût de l'essence, mais les soldes "peuvent être aussi l'occasion de faire des bonnes affaires", note-t-il, ajoutant que l'instabilité politique et le contexte économique pourraient peut-être influer sur le moral des Français.

Par ailleurs, l'effet pandémie s'érode, avec "des ventes en e-commerce en hausse par rapport à 2019 mais en forte baisse par rapport à 2021", assure Eric Mertz.

Entre les ventes privées et le "Black Friday", pour ne citer qu'eux, les opérations promotionnelles se sont multipliées dans l'année - même si les soldes restent la seule période où, légalement, un commerce peut vendre à perte. De quoi faire perdre tout intérêt aux soldes? La dynamique des soldes n'est plus ce qu'elle était auparavant, mais "c'était déjà le cas en 2019, ce n'est pas un phénomène nouveau" qui pourrait justifier le démarrage poussif de l'été 2022, souligne Yohann Petiot.

"On espère que ça va se redresser"

Du côté des centres commerciaux, il y a "eu du monde pour les cinq premiers jours de soldes", avance Christophe Noel, récemment nommé délégué général du Conseil national des centres commerciaux (CNCC). La fréquentation est en baisse de 4% par rapport à l'année passée, "qui avait été une bonne année" précise-t-il, mais le chiffre d'affaires pourrait ne pas suivre la même trajectoire, en raison d'une "décorrélation entre la fréquentation et le chiffre d'affaires" constatée depuis le début de l'année.

"Les clients viennent moins souvent, mais ils achètent davantage", explique-t-il. Même si la fréquentation baisse d'une année à l'autre, "il est possible que le chiffre d'affaires soit plus élevé que l'année dernière", espère Christophe Noel, qui s'inquiète tout de même des possibles conséquences de l'inflation.

Dans tous les cas, les commerçants attendent les prochaines semaines pour y voir plus clair. "On espère que ça va se redresser", note Yohann Petiot.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV