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Soldes: le surplus de stocks inquiète les commerçants

Des vêtements en promotion lors des soldes d'hiver dans un magasin de Talange (Moselle), le 3 janvier 2022.

Des vêtements en promotion lors des soldes d'hiver dans un magasin de Talange (Moselle), le 3 janvier 2022. - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

La période des soldes est l'occasion pour les commerçants d'écouler le surplus de stocks. Mais ces derniers sont particulièrement importants cette année en raison des deux années de crise sanitaire.

Coup d'envoi ce mercredi pour les soldes d'été. Mais les promotions commencent avec beaucoup d'incertitudes pour les vendeurs de prêt-à-porter: les stocks, qu'ils tentent d'ordinaire d'écouler à ce moment-là, sont particulièrement importants cette année. Car les deux années de crises et de confinements ont laissé, entre autres, un lourd héritage aux commerçants – 20% à 30% de surplus de stocks, par exemple, pour les indépendants de la Fédération nationale de l'habillement (FNH).

Le secteur souffrait déjà depuis des années, mais le télétravail n'a pas aidé au renouvellement des garde-robes, l'essor de la seconde main non plus et l'inflation pousse les consommateurs à reporter de plus en plus les achats plaisir... "On va essayer d'intégrer ces surplus de stocks aux soldes de cet été", explique Pierre Talamon, président de FNH. Et s'ils ne partent pas, les commerçants pourraient les remettre en rayons, au fur et à mesure des collections.

"On a besoin de trésorerie, mais aussi de marges"

"Vont-il aller plus loin dans les rabais pour les écouler plus vite?", questionne Franck Rosenthal, expert en marketing du commerce. En tous cas, c'est un casse-tête de plus pour ces indépendants, pour qui les soldes sont toujours plus des contraintes que des opportunités. "Certes, on a besoin de trésorerie, mais aussi de marges, alors que le remboursement de prêts garantis par l'Etat a commencé en avril", martèle Stéphane Rodier, patron de trois boutiques en Normandie et trésorier de la FNH.

Cette année encore, comme depuis de nombreuses années, les représentants du petit commerce exigent la suppression des périodes de soldes règlementées, qui profitent, d'après eux, aux grands groupes. En attendant, pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, le lancement des soldes n'a pas été décalé: les petits prix débuteront ce mercredi à 8 heures pour quatre semaines, à l'exception des Alpes-Maritimes et de la Corse où elles commenceront plus tard.

Pauline Tattevin avec AFP, édité par Jeremy Bruno