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Bars, restaurants, voyages: en 2022, les Français ont continué à se faire plaisir malgré l'inflation

Selon une vaste étude menée par le groupement bancaire BPCE, si les sacrifices ont été nombreux, les achats plaisir ont nettement progressé l'an passé. Une manière de compenser dans un contexte anxiogène.

Hausse de l'inflation et baisse du pouvoir d'achat ont été sur toutes les bouches en 2022 et se poursuivent cette année. Avec des arbitrages de consommation très nombreux de la part des Français.

Un constat confirmé par une vaste étude* menée pour le groupement bancaire BPCE. Ainsi, les achats alimentaires sont les premiers à avoir été revus à la baisse compte tenu de la flambée des prix sur certains produits comme la viande.

L'étude avance que ces achats en hypermarchés, supermarchés, grandes surfaces alimentaires, et épiceries indépendantes ont baissé de 9% l'an passé. C'est la part des dépenses qui affiche la plus forte baisse parmi les secteurs examinés.

Les dépenses dans les restaurants augmentent de 44% en un an

Le panier d’achat moyen ressort en baisse de 4% à 34 euros tandis que les passages au supermarché s'espacent: la fréquence des transactions a baissé de 5%.

Mais au-delà de ces sacrifices, les achats plaisir ont nettement progressé l'an passé. Une manière de compenser dans un contexte anxiogène.

Les dépenses dans les bars et restaurants progressent fortement, les Français sortent plus souvent.

Pour les bars, l'étude met en avant un bond de 34% des dépenses entre 2019 et 2022 et de 24% en un an.

Les dépenses dans les restaurants sont en hausse de 44% par rapport à 2021, de 33% par rapport à 2019 avec un panier moyen de 26 euros. On note également la multiplication par 4 de la restauration à domicile depuis 2019.

Le montant des dépenses dans d’autres catégories associées aux petits plaisirs du quotidien résiste plutôt bien: +15% pour la beauté et cosmétiques par rapport à 2021, +11% sur un an pour les salons de coiffure.

Plus d'alcool et de services de divertissement

Traduction d'une angoisse marquée, les Français ont bu davantage d'alcools avec des dépenses en hausse de 10% sur un an et de 50% sur trois ans.

Autre grand gagnant de cette envie de détente: le tourisme qui profite d'un rebond exceptionnel après les restrictions de 2020 et 2021 avec "des niveaux de croissance inédits, même comparés à l’avant-covid" souligne la BPCE.

Les dépenses en agences de voyages réalisent +18% sur trois ans (et 154% sur un an), les hôtels +4%, les compagnies aériennes +11% et les trains grandes lignes +9% en 2022 par rapport à 2019 et +36% en un an.

"Sans s’abandonner à une frénésie consumériste, les Français ont toutefois voulu respirer et se faire plaisir. En témoignent le fort rebond de la convivialité et des voyages, ainsi que des achats en boutique et des activités de plein air. Par effet de vases communicants, les secteurs liés à la sphère domestique et les achats en ligne ont ralenti" commente l'étude.

En revanche, cette tendance hédoniste impose des choix aux Français. Outre la baisse des dépenses alimentaires, dans le prêt-à-porter, les dépenses stagnent à +4 % (inflation comprise) et se replient pour le jardin (-8% sur un an) par exemple.

Enfin, si on observe une baisse de 3% des dépenses de télécommunication (suggérant que les Français ont commencé à rationaliser leurs dépenses de services utilitaires), les achats en applications et services de divertissement progressent: +25% pour la vidéo à la demande, +21% pour le streaming musical ou encore +28% pour les sites de rencontre sur une année.

*: sur la base des paiements effectués par plus de 20 millions de cartes bancaires, l'étude analyse l’évolution des achats des Français en 2022, par rapport à 2021.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business