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Allemagne, Belgique, Italie... Les magasins frontaliers voient leurs ventes bondir en France

Dans les régions frontalières, les ventes alimentaires ont plus progressé que dans les autres régions.

Dans les régions frontalières, les ventes alimentaires ont plus progressé que dans les autres régions. - AFP

Alors que les achats alimentaires ont progressé de 5,4% en France cet été, dans les zones frontalières, les hausses sont bien plus importantes.

La France est-elle en train d'inventer le tourisme alimentaire? Le pays qui reçoit le plus de visiteurs au monde chaque année a un nouvel attrait depuis quelques mois: le prix de ses produits vendus en grande distribution.

Alors que l'inflation a atteint 9,1% dans la zone euro en août dont 10% en Belgique, 10,3% en Espagne, 9% en Italie, 8,8% en Allemagne, la France est plutôt épargnée avec un taux de 6,5%.

Sur les seuls produits de grande consommation, une étude de NielsenIQ révélait en juin que les prix français étaient de loin ceux qui avaient le moins augmenté en Europe en 2022. Une évolution qui n'est pas passée inaperçue auprès des consommateurs étrangers qui vivent près de la frontière française.

Les images de clients allemands ou belges venant faire leurs courses en France pour payer moins cher illustrent bien une réalité économique. Selon NielsenIQ, alors que les ventes ont progressé de 5,4% dans la grande distribution française cet été par rapport à 2021, la hausse est plus forte dans les zones frontalières. Le chiffre d'affaires des magasins frontaliers (ceux situés à 20 km ou moins d'un pays voisin) a progressé en effet de 7,5% en moyenne.

Les Suisses et les Luxembourgeois en tête

Hormis celle avec l'Espagne (Andorre restant un pôle attractif du fait de sa fiscalité), toutes les zones frontalières ont vu leur activité progresser plus fortement que la moyenne nationale.

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NielsenIQ © NielsenIQ

Des ventes en hausse de 5,7% à la frontière allemande, de 7,4% près de l'Italie, de 7,5% avec la Belgique, 9,1% avec la Suisse et même +10,8% dans les magasins proches du Luxembourg. Dans ces deux derniers pays, le niveau de vie est plus élevé qu'en France et les prix dans les magasins sont plus hauts, même hors inflation.

Une croissance qui atteint même parfois celle des zones les plus touristiques. Car l'été 2022 a été globalement favorable pour la consommation et le tourisme dans l'Hexagone. Et pas seulement sur les côtes.

"Cette année, les magasins des départements non-côtiers ont également retrouvé des couleurs, précise Mathieu Fazilleau, expert géo marketing chez NielsenIQ. De belles performances que l'on doit également associer à un retour massif des touristes, qu'illustre parfaitement la tendance des magasins de proximité des zones touristiques de la capitale." 

Si Paris est en tête des départements les mieux orientés, c'est avant tout grâce à ses quartiers touristiques en effet, qui ont vu leur chiffre d'affaires bondir de +32%.

Dans le détail, la Baie de Somme affiche +11% de progression, quand les points de vente de la côte normande voient leur chiffre d'affaires progresser de +9% par rapport à l'été dernier. La zone La Baule/Pornic et la côte vendéenne suivent dans le classement, avec également des progressions supérieures à la moyenne (+7%).

Les terribles incendies de juillet en Gironde ont en revanche pénalisé le tourisme sur cette partie de la côte atlantique. Les magasins alimentaires de la zone du bassin d'Arcachon sont les seuls des zones touristiques à ne pas avoir progressé cet été.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco