Absence de l'eau Evian chez Intermarché: "la hausse de prix est justifiée", estime Danone

Sur BFM Business, François Eyraud, Directeur général de Danone France conteste les accusations de Didier Duhaupand, Président du Groupement Les Mousquetaires.

Le bras de fer entre Danone et Intermarché se durcit. Rappelons que le distributeur a décidé de se passer de plusieurs marques du géant en raison de "hausses de prix à deux chiffres non justifiées". Parmi les produits concernés, on retrouve Evian, Badoit et Volvic.

Danone met évidemment en avant une hausse importante de ses coûts de production.

Mais pour Didier Duhaupand, Président du Groupement Les Mousquetaires, ces hausses sont surévaluées. "Nous sommes aussi industriels, nous avons des sources et nous savons la décomposition du prix industriel. On sait l'augmentation du prix du transport, on sait l'augmentation du prix du plastique et cette connaissance nous fait dire que les demandes qui sont faites ne sont pas raisonnables", assénait-il sur BFM Business.

Invité sur le plateau de Good Morning Business ce vendredi, François Eyraud, Directeur général de Danone France, conteste ces accusations et estime que son client "se trompe de débat".

"Toutes les eaux ne se valent pas"

Face à la hausse des coûts, le dirigeant souligne que la hausse de prix demandée à son client "est justifiée. Il y a de l’inflation, il y a des évolutions de couts de matières premières, sur le transport, sur l’énergie et ceci est une réalité qu’on ne peut pas nier." et que la comparaison avec les eaux produites par Les Mousquetaires ne tient pas.

"Toutes les eaux ne se valent pas", lance-t-il.

"Une bouteille d'Evian 500ml, elle est faite en plastique qui provient de bouteilles qui ont déjà été utilisées, c'est une matière qui est différente du plastique conventionnel, c'est beaucoup plus cher et ça augmente beaucoup plus vite et compte tenu de nos critères de qualité, effectivement il y a des différences de coûts", poursuit François Eyraud.

Si le distributeur va poursuivre les négociations avec son client, l'absence d'Evian des rayons n'est pas perçu comme une catastrophe. Histoire d'accentuer la pression, François Eyraud prévient: "Nous, ce qu’on souhaite, c’est qu’Intermarché propose nos produits. De toute façon, le consommateur va dans plusieurs enseignes. Si les consommateurs ne trouvent dans une enseigne nos produits, ils auront toujours l’opportunité de les trouver dans une autre." 

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business