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À 50 ans, les Dragibus sont la fierté française du géant allemand Haribo

Les Dragibus fêtent leur cinquantième anniversaire cette année. Ces petits bonbons colorés sont nés à la fin des années 1970 dans le Gard.

Déjà un demi-siècle pour les Dragibus. Les petits bonbons colorés soufflent leur cinquantième bougie en 2023. Marque emblématique du géant allemand Haribo, c'est pourtant dans le sud de la France que sont nées ces confiseries.

S'inspirant du "jelly bean" américain, l'entreprise française Ricqlès-Zan lance la production en 1973 dans son usine d'Uzès, dans le Gard. Lorsque le groupe Haribo rachète Ricqlès-Zan, à la fin des années 1980, il récupère les Dragibus en même temps (les guimauves "Chamallows" et les réglisses "Car en Sac" sont également dans la dot de la mariée).

Des paquets de Dragibus dans les années 1970.
Des paquets de Dragibus dans les années 1970. © Haribo

Dans le giron d'Haribo, les Dragibus passent à l'échelle supérieure, jusqu'à grimper sur le podium des bonbons les plus vendus en France. Pas moins de 10.000 tonnes sortent chaque année de l'usine d'Uzès, où ils sont toujours fabriqués. "Depuis quinze ans que je suis le patron d'Haribo France, je n'ai jamais vu un autre bonbon qui continuait de croître d'année en année", se félicite Jean-Philippe André, à la tête de la filiale française. Le groupe écoule aujourd'hui le double des volumes d'il y a dix ans et la gamme Dragibus représente 15% du chiffre d'affaires de la filiale française.

1,23 gramme

Pas vraiment besoin de publicité non plus: la première campagne pour les Dragibus ne remonte qu'à 2013, lors du quarantième anniversaire de la marque. Si les Français en raffolent, ils sont pourtant les seuls à en manger. En-dehors de l'Hexagone, les sachets roses brillent par leur absence – même en Allemagne, mère patrie d'Haribo. "Ce n'est pas qu'ils ne marchent pas ailleurs, c'est plutôt que l'on a jamais vraiment essayé de les lancer dans d'autres pays", explique Jean-Philippe André. Ces bonbons au goût très "franco-français" n'ont finalement posé le pied qu'en Belgique voisine.

Le paquet de Dragibus dans les années 1990.
Le paquet de Dragibus dans les années 1990. © Haribo

La classique petite bille dragéifiée, de 1,23 gramme exactement, n'est néanmoins plus la seule sur le marché. Au début des années 2000, Haribo a lancé le "Dragibus Soft", un bonbon deux fois plus gros (4,40 grammes) que son prédécesseur, à la texture plus moelleuse. Un vrai succès: les ventes de la version XXL ont rapidement dépassé celles du bonbon original, qu'elle a supplanté en tête de gondole dans les supermarchés. Pour surfer sur la vague des bonbons acides, comme l'illustre le retour gagnant des "Têtes brûlées", Haribo a également complété sa gamme avec les "Dragibus Pik".

"On ne dit rien"

S'il a agrandi sa gamme, le fabricant assure que la recette des bonbons quinquagénaires n'a presque pas bougé depuis leur naissance, citant l'arrivée des colorants naturels pour s'aligner avec les nouvelles attentes des consommateurs. Dans la recette, sans grande surprise pour ce type de confiserie, on retrouve surtout du sucre, du sirop de glucose et de l'amidon, auxquels s'ajoutent d'autres ingrédients comme les arômes et les colorants. Mais le groupe refuse volontairement de répondre à la fameuse question: les couleurs ont-elles toutes le même goût ?

Pour l'entreprise, entretenir le flou sur la réponse lui permet d'animer facilement sa marque phare, en alimentant un débat au sein de ses consommateurs. "Très astucieusement, on ne dit rien", sourit Jean-Philippe André. De temps à autre, lors de campagnes événementielles, Haribo ajoute une nouvelle couleur dans le paquet pour une durée limitée. Une manière de remettre une pièce dans la machine avec un bonbon blanc, orange ou bleu. Le succès de cette dernière couleur avait néanmoins surpris Haribo, qui avait finalement décidé de l'inclure définitivement dans les sachets.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV