BFM Business
Economie

"Compliqué, mais jouable": les industriels dans les starting-blocks avant les négociations commerciales anticipées

Un projet de loi avançant la date de fin des négociations commerciales au 15 janvier 2024 doit être présenté ce mercredi en conseil des ministres. Les industriels se disent prêts mais ne sont pas surs qu'elles accouchent d'une montagne de baisse.

Nouvel épisode dans le feuilleton sur les négociations commerciales entre distributeurs et fournisseurs, particulièrement tendues et cruciales en cette période de forte inflation. On savait que Bruno le Maire voulait en avancer le terme. On a désormais une date, puisqu'un projet de loi va être présenté ce mercredi matin en conseil des ministres proposant de fixer la date butoir au 15 janvier, au lieu du 31 mars.

"C'est compliqué, mais c'est jouable si l'on anticipe l'envoi des conditions générales de vente et des tarifs aux distributeurs", explique à BFM Business le patron de l'Institut de liaisons des entreprises de consommation (Ilec), qui représente une partie des industriels du secteur.

Dominique Schelcher, président directeur général de Système U - 04/09
Dominique Schelcher, président directeur général de Système U - 04/09
16:59

Il s'est engagé auprès de Bercy à pousser ses adhérents à transmettre ces documents entre le 15 octobre et le 1er novembre. S'il se dit "très favorable au fait de signer plus tôt", il se demande en revanche si le fait d'avancer les négociations avec les gros fournisseurs ne va pas créer un embouteillage pour les PME, qui négocient généralement avant.

Vers de nouvelles hausses?

Et l''issue de ces négociations n'est pas certaine. Pour les professionnels, il n'est pas sûr qu'elles accouchent d'une montagne de baisses de prix:

"On est intimement convaincus qu'il y a des entreprises qui ne vont pas pouvoir passer de baisses", alerte-t-on du côté de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania).

Et l'on estime même qu'il risque même d'y avoir des hausses, mais qu'avancer le terme de ces négociations "permettra au moins d'enfin clarifier ce débat".

C'est "une mesure d'urgence", pour "lutter contre l'inflation", martèle-t-on à Bercy en répercutant au plus vite des baisses de prix pour le consommateur, "partout où les prix des intrants ont baissé". Il n'est pas question, pour l'instant, que cette nouvelle date soit gravée dans le marbre pour les négociations suivantes, même si une mission parlementaire doit se pencher sur le sujet.

Pauline Tattevin