Comment la Poste veut s'imposer sur la livraison du dernier kilomètre

L'activité courrier va perdre près de 2 milliards d'euros cette année, annonce sur BFM Business Philippe Wahl, Président du groupe La Poste. Il mise sur la livraison de colis pour se relancer, notamment grâce à une logistique décarbonée.

Pendant le confinement, les Français ont très peu envoyé de courriers mais ils ont fait appel au e-commerce, et ont donc reçu davantage de colis. Un comportement qui a une incidence sur les activités du groupe La Poste.

"La chute brutale du courrier a entraîné une perte de 1 milliard de chiffre d'affaires au 1er semestre sur l’activité courrier et ce sera pas loin du double sur l’année", prévient Philippe Wahl, Président du groupe La Poste.

Mais ces mauvais résultat vont être compensé par une autre activité du groupe: la livraison de colis. "On a gagné des parts de marchés en France et à l'international" met en balance le Président. Entre Colissimo, la marque leader, Chronopost et DPD, le groupe concentre les deux tiers des parts de marché "et cela c'est renforcé pendant la crise", insiste-t-il.

Devenir prestataire du dernier kilomètre

C'est tout naturellement sur cette activité que La Poste mise pour se relancer. Il mise sur une logique en phase avec le développement durable. Il veut devenir le leader sur le dernier kilomètre pour éviter que les camions ne viennent saturer la circulation des grandes agglomérations.

"Nous venons de passer 19 accords avec les grandes villes pour décarbonner la logistique", annonce Philippe Wahl . La Poste va installer des centres de logistique en périphérie des métropoles, puis assurer la livraison dans les centres-villes en mode écologique.

"Je fais le tour des équipes municipales pour voir comment on peut décarboner la totalité de la logistique", poursuit le dirigeant. Mais il va aussi discuter avec les autres specialistes de la livraison pour devenir leur prestataire.

"L’idée est que nous concentrions sur toute notre flotte la totalité du dernier kilomètre, et nous le ferons de manière plus efficace car nos véhicules seront totalement plein", résume Philippe Wahl.

Coralie Cathelinais Journaliste BFM Éco