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Comment Alexis Mulliez (Alinéa) justifie son plan de reprise atypique

Sur BFM Business, le directeur général de la chaîne de magasins de meubles explique pourquoi il a repris sa propre entreprise, épongeant au passage 12 millions d'euros de passif et supprimant 992 emplois.

Alinéa, qui exploite des magasins de meubles et décoration à travers la France, avait rejoint au printemps la longue liste des entreprises placées en redressement judiciaire terrassée notamment par les grèves et le covid.

Le tribunal de commerce de Marseille a validé le 14 septembre l'offre de reprise partielle du groupe par ses propres actionnaires, entraînant la suppression de 992 emplois et la fermeture de 17 magasins sur 26.

Une reprise atypique permise par la procédure mise en place le 20 mai par une ordonnance gouvernementale motivée par la crise sanitaire, et qui permet, jusqu'à fin 2020, à des dirigeants d'entreprise ayant déposé le bilan de se présenter comme acquéreurs si leur offre maintient l'emploi.

Une reprise permise par une ordonnance gouvernementale

Une reprise également polémique: l'avocate des salariés dénonce "un effet d'aubaine total", permettant au patron d'Alinéa d'éponger un passif de 12 millions d'euros et de réduire rapidement les effectifs.

Sur le plateau de Good Morning Business, Alexis Mulliez, directeur général d'Alinéa conteste cette accusation et le répète: "sans cette ordonnance, l'entreprise disparaissait et c'était 2000 suppressions de postes". Et de rappeler qu'aucun repreneur n'a présenté d'offre au tribunal de commerce.

Le responsable met par ailleurs en avant les propositions de reclassements pour les 992 salariés d'Alinéa dans tous le groupe Mulliez (Auchan, Décathlon, Leroy Merlin...): "c'est aujourd'hui 2500 postes qui sont proposés en reclassement (...) et on a créé un site internet dédié, une bourse à l'emploi".

Concernant le passif de 12 millions d'euros qui disparaît avec cette auto-reprise, notamment des factures de fournisseurs, Alexis Mulliez rappelle que cette dette a été générée à cause de la fermeture des magasins lors du confinement. Avant cela, "il était de zéro", affirme le directeur général.

"Dans le cadre de la reprise de la société, le tribunal va récupérer une certaine somme d'argent (...) et donc les fournisseurs vont être partiellement dédommagés", annonce-t-il.
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business