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Casino poursuit sa dégringolade et se sépare de sa patronne

Casino a perdu des parts de marché en mars.

Casino a perdu des parts de marché en mars. - Casino

Le groupe de distribution qui pesait plus de 11% du marché avant le Covid est passé sous la barre des 6% en mars. Outre la cession de nombreux magasins, notamment les ex-Leader Price, les enseignes Casino souffrent d'une mauvaise image-prix.

Le poids du groupe Casino dans la distribution en France se réduit comme peau de chagrin depuis quelques années. En mars encore, Casino a une nouvelle fois reculé avec une perte de 0,9 point de part de marché sur un an selon Kantar. Le groupe passe pour la première fois sous les 6% de part de marché (5,9% précisément) et est désormais distancé par Lidl (7,9%), Auchan (9%), Système U (11,9%), Les Mousquetaires (15,9%), le groupe Carrefour (20,4%) et E.Leclerc (22,7%).

Casino ne cesse de descendre dans la hiérarchie des grands distributeurs français depuis plusieurs années. Pour rappel, en 2018, le groupe était encore crédité de plus de 11% de part de marché, ce qui en faisait le quatrième groupe dans l'Hexagone. Il n'est désormais plus que le 7ème.

Casino a certes sur la période largement réduit la taille de son parc de magasins en cédant soit des magasins déficitaires à des groupes concurrents soit carrément une enseigne complète comme la vente à Aldi de 545 magasins Leader Price en 2020.

Mais le recul de Casino s'est poursuivi depuis. Mois après mois la dégringolade continue. Dans le détail, en mars, les supermarchés Casino ont cédé 0,1 point (1,4%), Monoprix idem (1,5%) tout comme les magasins de proximité (0,6%). Mais c'est le navire amiral Casino Hyper Frais (ex-Géant) qui enregistre le plus fort recul à 0,7 point (1,3%). L'enseigne pâtit des travaux occasionnés par la transformation progressive des 61 magasins en Hyper Frais.

Casino veut restaurer son image prix

Mais Casino semble aussi souffrir d'une mauvaise image prix auprès des consommateurs. Une image sur laquelle le groupe travaille pourtant depuis plusieurs mois. D'abord en bloquant les prix de 550 produits en septembre 2022 (soit plus que ses petits concurrents) ou encore en annonçant en décembre des baisses de prix (certes limités) et ce en pleine inflation galopante. Et surtout en multipliant depuis fin 2021 les remises spectaculaires en bons d'achat sur le carburant. Des opérations coups de poing qui se font peut-être au détriment des prix de fond de rayon.

C'est dans ce contexte que le groupe a annoncé que Tina Schuler, qui était directrice générale des enseignes Casino et membre du comité exécutif du groupe quittait ses fonctions mercredi, selon un communiqué mercredi confirmant une information du média spécialisé LSA.

Elle est remplacée par Magali Daubinet-Salen, jusqu'ici adjointe de Tina Schuler, une historique du groupe qui avait rejoint Casino en 2007 comme responsable du contrôle de gestion d'une filière, avant de devenir "directrice des affaires financières de différentes entités de Distribution Casino France", précise le groupe.

Outre les déboires commerciaux, l'action du distributeur est chahutée ces derniers mois en Bourse, alors que les marchés s'interrogent quant à la capacité des sociétés contrôlées par le PDG de Casino Jean-Charles Naouri à assumer d'importantes échéances de remboursement de dettes.

Dans ce contexte, Casino, qui fin 2022 employait 200.000 personnes dans le monde, dont un gros quart en France, est entré en discussions avec Teract en vue d'un potentiel rapprochement. Ce groupe d'enseignes de jardinerie (Jardiland, Gamm Vert, Delbard) a pour actionnaire majoritaire InVivo, union de 188 coopératives agricoles françaises et mastodonte de l'agro-industrie en Europe.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco