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Brexit: un coût de "70 millions d'euros" pour les douanes française

Les douanes françaises se préparent au Brexit depuis 2018. En tout, "70 millions d'euros ont été investis" et "700 agents douaniers ont été recrutés", précise la patronne des douanes, Isabelle Braun-Lemaire, invitée de BFM Business ce lundi.

L'Union européenne et la Grande-Bretagne ont signé in extremis un accord commercial le jeudi 24 décembre. L'accord est entré en vigueur le 1er janvier et à la frontière, les douanes britanniques et françaises ont dû s'organiser. Construction de parkings, recrutement d'agents douaniers, mise en place d'un nouveau système d'information... Isabelle Braun-Lemaire, la directrice générale des douanes et droits indirects, était l'invité du Grand Journal de l'Eco ce lundi.

"Le coût d'investissement pour nous est de 70 millions d'euros depuis 2018 jusqu'à 2021, précise la patronne des douanes. Nous avons recruté 700 douaniers, affectés en grande majorité dans les Hauts-de-France mais pas seulement, nous avons aussi renforcé l'ensemble des bureaux de la douane car c'est toute la douane qui contribue au Brexit."

Des premiers jours calmes à cause des fêtes

A la frontière, les premiers jours du Brexit ont été assez calmes. "Vendredi, la marchandise était très concentrée à Calais, dans les Hauts-de-France et très peu dans les ports normands", détaille Isabelle Braun-Lemaire. "Les marchandises et camions sont passées, beaucoup sans être arrêtés et notre système a parfaitement fonctionné", s'est félicitée la directrice générale des douanes.

Isabelle Braun-Lemaire appelle tout de même à la "prudence" quant au bilan de ces premiers jours:

"Le trafic était assez modeste. Le vrai démarrage sera mardi, car c'était les fêtes. Il y a aussi des restrictions le week-end en France qui font que les camions ne circulent pas. Ce lundi, le trafic était encore assez modeste. On a quelques centaines de camions qui circulent là où c'est quelques milliers d'habitude."

Des formalités supplémentaires pour les entreprises

Le Brexit va imposer aux entreprises des formalités supplémentaires pour le transport des marchandises. "On a tout fait pour que le système soit le moins contraignant possible mais il faut tout de même anticiper ces formalités douanières", explique Isabelle Braun-Lemaire, qui précise que les douaniers sont là pour aider les entreprises à s'y conformer.

Autre point noir pour les entreprises: les douanes britanniques et françaises n'ont pas misé sur les mêmes systèmes informatiques. "Il y a une asémétrie qui est objectivement difficile pour les entreprises qui doivent intégrer deux logiques. Mais c'est finalement ce qui se passe avec les frontières tierces", note la patronne des douanes.

Du côté français, les consignes reçues ont imposé "de mettre en oeuvre les réglementations conformément à la réglementation européenne" dès l'entrée en vigueur de l'accord, le 1er janvier. "Les Britanniques ont misé sur une démarche plus progressive", détaille Isabelle Braun-Lemaire.

Chaque année, rien que via le tunnel sous la Manche, près d'1,4 million de poids-lourds circulent, tout comme 5,3 millions de passagers et 300 000 animaux domestiques, selon les chiffres de la douanes. Et près de 430 millions de tonnes de marchandises ont été transportées depuis 1994. Parmi les marchandises les plus expédiées se trouvent les produits industriels et agroalimentaires (13,9%), les produits automobiles (11,7%), les produits aéronautiques et spatiaux (9,3%) et les produits chimiques (7,9%).

https://twitter.com/Pauline_Dum Pauline Dumonteil Journaliste BFM Tech