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Avec 64 nouveaux sites, les ouvertures d'usines ont accéléré en France en 2023

Des travailleurs sur le site de la nouvelle usine de batteries Billy-Berclau d'ACC, à Billy-Berclau, dans le nord de la France.

Des travailleurs sur le site de la nouvelle usine de batteries Billy-Berclau d'ACC, à Billy-Berclau, dans le nord de la France. - François Lo Presti

Malgré l'inflation et le ralentissement économique, le solde entre ouvertures et fermetures de sites industriels est resté largement positif en 2023. Le bilan réalisé par L'Usine Nouvelle ne prend pas en compte les annonces récentes de gros investissements.

Malgré les vents contraires, le bateau industriel France maintient le cap. C'est ce qui ressort du bilan annuel des ouvertures de sites réalisé par L'Usine Nouvelle qui a comme chaque année compilé les centaines d'articles publiés en 2023 sur l'actualité industrielle. Les chiffres dévoilés prennent en compte les investissements supérieurs à 1 million d'euros pour des sites de production mais aussi des centres de R&D, des entrepôts logistiques et des data centers.

Ainsi entre le 1er janvier et le 15 novembre, ce sont 64 nouveaux sites qui ont été inaugurés sur l'ensemble du territoire. On peut citer par exemple la première usine de batteries électriques de la co-entreprise ACC qui a ouvert ses portes dans le Pas-de-Calais en mai dernier, celle de semi-conducteurs du français Soitec lancée en septembre près de Grenoble ou encore le site de la biotech agroalimentaire Agronutris dédié à l'élevage et la transformation d'insectes.

À ces nouvelles implantations, il faut ajouter 42 extensions de sites déjà existants comme celle du spécialiste de l'emballage Posson Packaging à Louailles dans la Sarthe (11,5 millions d'euros investis) ou encore les 60 millions d'euros investis par le fabricant de chariots de manutention Manitou sur son site de Candé dans le Maine-et- Loire.

Au total, ce sont donc 106 créations ou extensions qui ont été comptabilisées depuis le début de l'année contre 70 en 2022 sur la même période. Plus d'ouvertures donc mais aussi -et c'était attendu- plus de fermetures. Dans un contexte d'inflation et d'accès plus difficile au crédit, 42 sites industriels ont tiré le rideau ou ont menacé de le faire durant cette période.

Un solde plus positif qu'en 2022

On peut citer le groupe suédois Recipharm qui va fermer son laboratoire de Monts en Indre et Loire faute de demandes pour son vaccin anti-Covid ou encore l'usine Labeyrie Fine Foods qui fabriquait des sushis pour la grande distribution et qui a subi un recul de 60% de commandes depuis 2020.

L'année dernière, seulement 24 fermetures avaient été recensées par L'Usine Nouvelle, soit 18 de moins qu'en 2023. Malgré tout, dans cet environnement macroéconomique peu favorable, le solde entre ouvertures et fermetures reste pourtant positif dans l'Hexagone avec 64 sites ou extensions de plus en un an. En 2022, le solde était aussi positif mais à un niveau moindre avec 46 ouvertures de sites de plus que de fermetures.

Le bilan est d'autant plus favorable que d'autres enquêtes comme celle de Trendeo semblaient faire état d'un fort ralentissement dans le renouveau industriel de la France. D'autant que de nombreux très grands projets annoncés ces derniers mois ne sont pas comptabilisés dans ce bilan qui ne prend en compte que les ouvertures effectives de sites.

Bénéficiant des fonds du plan de relance France 2030 et des aides parfois conséquentes à l'implantation comme de généreuses subventions publiques, l'industrie verte est le moteur de cette réindustrialisation avec les batteries électriques, les pompes à chaleur ou encore les panneaux photovoltaïques.

Après la gigafactory d'ACC trois autres doivent ouvrir dans les années à venir comme celle du taïwanais ProLogium qui commencera à produire fin 2026. On peut aussi citer le colossal investissement de 7,5 milliards d'euros pour la future usine de semi-conducteurs à Crolles près de Grenoble. Un projet mené par STMicroelectronics et GlobalFoundries qui constitue le plus grand investissement industriel en France hors nucléaire.

Plus récemment, c'est le projet d'investissement de 2,1 milliards d'euros à Chartres du géant pharmaceutique Novo Nordisk qui a même surpris. Dans un secteur de la production de médicaments où la France perd des parts de marché depuis des années, la décision du géant danois, champion mondial des médicaments anti-obésité, envoie un signal positif aux entreprises du secteur qui ne jugent pas toujours d'un bon œil l'environnement réglementaire de l'industrie pharmaceutique.

Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco