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Atos intensifie ses discussions avec Daniel Kretinsky

Le groupe présente aujourd’hui aux investisseurs sa stratégie pour ses métiers historiques de gestion de parcs informatique. Il se concentre sur sa vente à l’homme d’affaires tchèque à qui il envisage aussi d’ouvrir le capital de sa filiale cybersécurité.

Atos veut franchir une étape dans sa restructuration. Le groupe de services informatiques réunit ce mardi les investisseurs pour leur présenter ses métiers historiques de services informatiques, regroupant la gestion et l’installation de parcs. L’une des deux branches qui sera issue de sa scission. L’autre division regroupera ses métiers d’avenir: la gestion des données, le cloud et la cybersécurité.

Ces dernières semaines, Atos a approfondi ses négociations avec Daniel Kretinsky, candidat au rachat de la branche historique, en déclin.

"Les discussions sont intenses et nourries, explique une source proche du groupe. Les deux parties ont l’intention d’aboutir mais rien n’est fait."

Le groupe espère trouver un accord de principe d’ici son assemblée générale du 28 juin afin de calmer ses actionnaires, furieux contre la chute de son cours de Bourse. "Il n’y a pas d’impératif sur cette échéance sinon on s’affaiblit dans la négociation", ajoute cette source.

Un pied aussi chez Evidian

Selon nos informations, Atos serait prêt à laisser environ 600 millions d’euros de cash dans les comptes de sa branche pour que Daniel Kretinsky finance sa restructuration. Il y a deux mois, au début des négociations, le groupe tablait plutôt sur 400 millions d’euros.

En contrepartie de cet effort financier, Atos demande à l’homme d’affaires d’investir aussi dans sa filiale de cybersécurité, baptisée Evidian, pour réussir sa mise en Bourse. Il serait question d’un montant d’environ 200 millions d’euros. Contactés, Atos et Vesa Equity Investment, la société de Daniel Kretinsky, n’ont pas souhaité commenter.

Bien qu’il ne le confirme pas, le groupe envisage de vendre la totalité de sa division historique de 52.000 salariés qui n’a plus vocation à être cotée en Bourse. Son chiffre d’affaires de 6 milliards d’euros a chuté de 13% et a conduit à 4 milliards d’euros de pertes en deux ans, divisant le cours d’Atos par quatre.

En face, les discussions autour de l’autre branche de cybersécurité, baptisée Evidian sont mises "en pause", selon une source proche du dossier. Le groupe cherche toujours à nouer un partenariat industriel avec Airbus mais les échanges ne se concrétisent pas. Le challenger OnePoint reste aussi en lice. Mais "il faut avancer d’un côté pour ensuite avancer de l’autre", reconnait-on dans l’entourage d’Atos, qui a son assemblée générale en ligne de mire.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Business