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10 milliards d'économies supplémentaires: Éric Coquerel réclame un projet de loi de finances rectificative

Le député insoumis, président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, demande un projet de loi de finances rectificative, après l'annonce de 10 milliards d'euros d'économies du gouvernement, par voie réglementaire.

Le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, Éric Coquerel (LFI), réclame un projet de loi de finances rectificative, dénonçant "un déni démocratique", après l'annonce de "10 milliards d'euros d'économies supplémentaires" par voie réglementaire.

Le député insoumis estime que "la décision de faire passer des modifications d'une telle ampleur par la voie réglementaire est un déni démocratique", et qu'un projet de loi de finances rectificative "ne devrait pas être une "possibilité" mais une obligation. Je le réclame", assène-t-il dans un communiqué.

"Risque d'un effet récessif"

Le gouvernement français a nettement revu à la baisse son estimation de croissance pour 2024, de 1,4% à désormais 1%, a annoncé dimanche le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, dévoilant des économies "immédiates" de 10 milliards d'euros sur les dépenses de l'État pour tenir les ambitions budgétaires.

Rappelant avoir dénoncé, lors de l'adoption du budget 2024, la "tromperie" d'une prévision de croissance de 1,4%, Éric Coquerel remarque qu'elle est aujourd'hui "ramenée à 1%, ce qui paraît encore très exagéré au vu des chiffres annoncés par tous les organismes économiques".

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L'élu de Seine-Saint-Denis dénonce "un coup de rabot de cinq milliards d'euros sur le fonctionnement de tous les ministères" qui aura "un impact sur la dégradation des services rendus par l'État et sur les conditions de travail des agents" et sera "un non-sens économique", car "une telle baisse des dépenses publiques lorsque la croissance est en berne risque d'avoir un effet récessif".

Amendements "majoritaires" pour taxer les super dividendes

Il déplore également "une baisse importante de l'aide publique au développement particulièrement préjudiciable aux pays du Sud ainsi que celle à la rénovation énergétique", selon lui "incompréhensible au regard de l'urgence climatique".

Le député rappelle notamment que lors de l'examen du budget par la commission des Finances, "plusieurs amendements proposant, au moins provisoirement, de taxer les super dividendes ou encore les transactions financières avaient été largement majoritaires, y compris avec les voix de députés progouvernementaux", et "auraient rapporté 15 milliards d'euros".

T.C. avec AFP