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Culture

Pyrénées-Orientales: un musée découvre que plus de la moitié de ses tableaux sont faux

Des visiteurs admirent "Le clocher de Ria", une des oeuvres épargnée par la découverte de quelque 80 faux dans la collection du musée dédié à Etienne Terrus, le 28 avril 2018 à Elne.

Des visiteurs admirent "Le clocher de Ria", une des oeuvres épargnée par la découverte de quelque 80 faux dans la collection du musée dédié à Etienne Terrus, le 28 avril 2018 à Elne. - Raymond Roig - AFP

Près des deux tiers de la collection d'un musée dédié à l'oeuvre du peintre Etienne Terrus ont été placés sous séquestre après la découverte d'environ 80 contrefaçons.

Triste inauguration pour le village d'Elne dans les Pyrénées-Orientales, qui a dû rouvrir vendredi après travaux son musée consacré au peintre Etienne Terrus avec une collection amputée de 60% des tableaux qui étaient des faux, relaie l'AFP ce dimanche, confirmant une information de France 3 Occitanie

"C'est une catastrophe pour la municipalité", se lamente le maire de la commune, Yves Barniol (sans étiquette) qui a porté plainte début avril après la découverte de l'escroquerie: 82 oeuvres sur 140 sont des faux.

Deux associations locales venaient d'enrichir la collection de ce musée entièrement dédié à Étienne Terrus, un enfant du pays, contemporain de Matisse et mort en 1922. Un peintre qualifié de "méditerranéiste", pour avoir célébré la lumière des paysages côtiers du Roussillon.

Des anachronismes grossiers sur certaines toiles

En août, Éric Forcada, le commissaire désigné par la municipalité pour organiser la nouvelle exposition après la rénovation du musée remarque des anachronismes grossiers sur certaines toiles, acquises entre 1990 et 2010.

Ainsi, détaille France 3, certaines toiles signées par l'artiste représentent des bâtiments construits après sa mort. D'autres sont soupçonnées d'être des faux car elles ont été signées "Terrus" a posteriori. 

"Tout le marché de l'Art est gangréné (...) du vendeur à la sauvette jusqu'aux antiquaires en passant par les salles des ventes", affirme le commissaire de l'exposition.

La gendarmerie de Perpignan est chargée d'une enquête notamment pour faux, usage de faux, contrefaçons et escroqueries. Quelque 80 oeuvres ont été placées sous séquestre, a encore indiqué la municipalité, estimant son préjudice à plus de 160.000 euros. D'autres artistes catalans pourraient être concernés, précise la télévision régionale. 

L.A., avec AFP