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Mort de Patrick Dupond: Marie-Agnès Gillot rend hommage au "plus grand danseur de sa génération"

La danseuse étoile et chorégraphe, amie du danseur disparu ce vendredi, confie ses souvenirs à BFMTV.

L'ex-danseur étoile de l'Opéra de Paris et star de la danse Patrick Dupond est mort ce vendredi à l'âge de 61 ans des suites d'une "maladie foudroyante", a indiqué son entourage à l'AFP. Quelques heures après l'annonce de sa disparition, son amie Marie-Agnès Gillot confie ses souvenirs du danseur à BFMTV.

"C'était un artiste complet, un génie. C'est le plus grand danseur de sa génération", déclare la danseuse étoile et chorégraphe, saluant un pionnier du secteur: "Il a ouvert plein de portes dans l'histoire de la danse, il l'a faite évoluer. On est vraiment passés du Moyen-Âge à la modernité."

"Il soulevait les foules", se souvient-elle encore. "Faire un spectacle avec lui, c'était un souvenir pour la vie. De voir ce public toujours en standing-ovation, applaudir à en avoir mal aux mains... Et c'était aussi un être delicieux, gentil, cultivé, érudit. Je perds un grand homme, un grand ami et un grand pan de ma vie, aussi."

"Un talent très remarquable, dès petit"

Couronné de succès très jeune, Patrick Dupond a été sacré étoile de l'Opéra à 21 ans: "Il dansait avec panache comme personne", souligne Marie-Agnès Gillot. "C'est pour ça que c'est devenu Patrick Dupond, une star (...) C'était un talent très remarquable, dès petit. Un Ovni, comme on dit."

Après avoir été sacré Grand prix national de la danse en 1982, Patrick Dupond a connu sa première déconvenue artistique et professionnelle en 1997, avec son licenciement de l'Opéra de Paris, dont il a plus tard été dédommagé en cassation. "Je pense qu'il dérangeait, analyse son amie. "Et le monde de la danse est assez dur. Beaucoup de personnes n'ont pas été très sympathiques avec lui. Mais il a rebondi, il est tout de suite reparti vers d'autres chemins. C'était sûr."

La danseuse étoile se souvient d'un homme combatif, qui s'est relevé de toutes les épreuves qu'il a traversées. Notamment son grave accident de voiture en l'an 2000, dont il est ressorti avec 134 fractures, et à la suite duquel les médecins lui ont annoncé qu'il ne pourrait plus danser. "Il est passé à travers toute sa rééducation, ses handicaps, il est remonté sur scène. Il ne s'est pas reconstruit tout de suite, mais il s'est reconstruit."

Un tempérament "extrême"

Marie-Agnès Gillot se remémore leur première rencontre. Patrick Dupond officiait comme président du jury du "dernier concours d'école de danse" de la danseuse: "Je suis passée première, je pense que c'est grâce à lui."

C'est alors que les deux artistes deviennent amis: "C'était quelqu'un d'extrême, dans tout ce qu'il faisait: en danse, dans la vie, en cuisine, en amour, en amitié. Il avait un coeur... Il n'y a pas beaucoup de gens comme ça sur Terre." Elle conclut en se remémorant leurs tournées communes: "C'était haut en couleur, on rigolait bien en tournée avec lui. C'était un showman. Personne ne pouvait détourner le regard de Patrick."

Ces dernières années, Patrick Dupond s'était installé à Soissons (Aisne), où il avait rejoint l'école de Leïla Da Rocha, avec qui il montait des spectacles mêlant danse classique et orientale.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV