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Culture

Le récit d'une victime présumée de Matzneff refusé dans les années 90

Gabriel Matzneff.

Gabriel Matzneff. - AFP

Le patron de Grasset met en garde "contre toute interprétation malveillante d'un éventuel refus de cet hypothétique manuscrit".

Le récit d'une victime présumée de l'écrivain Gabriel Matzneff, proposé à un éditeur dans les années 1990, a été refusé, affirme vendredi Le Parisien sur son site internet.

"Dans ce récit, écrit Le Parisien, la victime de Gabriel Matzneff écrivait notamment qu'elle était alors adolescente, tombée enceinte de l'écrivain et qu'elle avait avorté. Mais c'était avant 1975, avant la loi Veil, l'IVG s'est mal passée et elle est devenue stérile".

Selon le journal, le témoignage de cette personne "avait pourtant été accepté par une éditrice chez Grasset". C'est cet éditeur qui vient de publier Le Consentement de Vanessa Springora. Dans cet ouvrage, l'éditrice âgée aujourd'hui de 47 ans raconte comment elle a été séduite par Gabriel Matzneff à l'âge de 13 ans, la relation sous emprise qu'elle a eue ensuite avec lui et les blessures que cela lui a laissé.

"C'est la qualité intrinsèque des textes qui les rend publiables"

La justice a ouvert une enquête préliminaire pour viols sur mineurs de moins de 15 ans à l'encontre de l'écrivain au lendemain de la parution du livre de Vanessa Springora. Contacté par l'AFP le patron des éditions Grasset, Olivier Nora n'a "ni confirmé, ni infirmé" l'information du Parisien en arguant qu'il ne disposait pas "d'archives des comités de lecture de Grasset dans les années 90". Olivier Nora est la tête des éditions Grasset (groupe Hachette Livre) depuis le début des années 2000.

Le patron de Grasset a mis en garde "contre toute interprétation malveillante d'un éventuel refus de cet hypothétique manuscrit". "C'est la qualité intrinsèque des textes qui les rend publiables, et imaginer que chaque manuscrit aimé par un éditeur de la maison et néanmoins refusé par un comité de lecture ou par le patron ne peut l'avoir été que pour des raisons inavouables est tout à fait grotesque", a insisté Olivier Nora.

"Je suis quotidiennement dans la situation de refuser des textes, qui n'en sont pas pour autant censurés", a-t-il ajouté. "S'il suffisait de se voir refuser une publication pour avoir du talent, cela se saurait", a-t-il conclu.

J.L. avec AFP