Houellebecq: "On a le droit de mettre de l'huile sur le feu"
Michel Houellebecq est un habitué des polémiques. Mais celle qui a entouré la sortie de Soumission était de taille et elle s'est aggravée avec les attentats qui ont touché la France début janvier. Le dernier roman de l'écrivain imagine une France "soumise", dirigée par le chef d'un parti musulman.
Le romancier avait préféré annuler la promotion de son ouvrage, après l'attentat de Charlie Hebdo dans lequel est notamment mort son ami Bernard Maris. "Sur le coup, j'étais trop déprimé", explique-t-il. Désormais, sous protection policière, il est revenu sur l'objet de la polémique dans un entretien pour BFMTV.
"La France c'est l'intolérance, la haine et la peur"
"Si, la France c'est l'intolérance, la haine et la peur. Beaucoup plus que quand j'étais parti en tout cas. Ça a évolué et dans un sens négatif", répond l'écrivain Michel Houellebecq, aux propos de Manuel Valls à son encontre. Le Premier ministre avait affirmé début janvier que la France, "ça n'est pas l'intolérance, la haine, la peur".
"N'importe qui aurait fait aussi bien" que le gouvernement
Interrogé sur l'unanimité qui a entouré la gestion des événements par l'exécutif, l'écrivain pense "qu'à peu près n'importe qui aurait fait aussi bien. En situation de guerre ou de grave crise, les gens aiment toujours leurs dirigeants un peu plus". Il ajoute qu'il "partage ce désaveu des hommes politiques. J'ai décidé de ne plus voter sauf aux référendums".
Comment expliquer le succès de "Soumission"?
Interrogé sur le succès de son livre Soumission où la France devient un pays soumis à l'islam, Michel Houellebecq ironise en faisant un parallèle avec "50 nuances de Grey", également sur e thème de la soumission. Plus sérieux, l'écrivain explique qu'il n'est pas prêt à se soumettre à tout. "On a le droit de mettre de l'huile sur le feu"
L'écrivain est le premier à reconnaître son pessimisme sur l'état de la France. Mais il trouve encore de quoi se réjouir. Le mouvement espagnol Podemos "m'a redonné confiance dans le principe de démocratie directe", lâche-t-il enfin.