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Disney: Donald Duck s'expose à Paris

Couverture de Donald's Happiest Adventures

Couverture de Donald's Happiest Adventures - Glénat 2018

La galerie Glénat, dans le IIIe arrondissement de Paris, expose jusqu’au 29 mai des illustrations inédites sur l’univers Disney.

Depuis deux ans, les éditions Glénat publient des aventures de Mickey et de Donald imaginées par des auteurs de BD français. Loisel, Coisey, Tébo, Nicolas Keramidas et Lewis Trondheim, Denis-Pierre Filippi et Silvio Camboni ont inauguré cette nouvelle série qui a connu un grand succès de librairie.

Nicolas Keramidas et Lewis Trondheim, qui ont inauguré la série avec Mickey's Craziest Adventures, récidivent avec une suite intitulée Donald's Happiest Adventures. A cette occasion, la galerie Glénat, dans le IIIe arrondissement de Paris, expose jusqu’au 29 mai les planches originales de l’album, ainsi que des illustrations inédites sur l’univers Disney.

Donald
Donald © Glénat 2018

"On ne mélange pas une souris avec un canard, c’est une hérésie"

Dans Mickey's Craziest Adventures, Mickey et Donald enquêtent pour retrouver la fortune de Picsou, dérobée par Pat Hibulaire et les Rapetou. Dans Donald's Happiest Adventures, la quête est philosophique: sur les ordres de son oncle Picsou, Donald est à la recherche du bonheur. L’idée est née lors des séances de dédicaces, raconte Nicolas Keramidas.

"Je me suis rendu compte - chose que je n’avais jamais calculée avant - qu’il y avait les aficionados de Donald et ceux de Mickey. Sur le tome 1, des Italiens m’ont notamment expliqué que pour eux c’était impossible de mélanger Mickey avec Donald: on ne mélange pas une souris avec un canard, c’est une hérésie. Lors des dédicaces, je demandais aussi ce que voulaient les gens: Mickey, bien sûr, mais Donald revenait plus souvent. J’ai alors appelé Lewis pour lui proposer de faire un Donald. Il m’a dit pourquoi pas si l’on trouve le bon concept."

Le scénariste Lewis Trondheim aime travailler avec des contraintes. Pour évoquer le plus de décors et de genres d’aventures différents (montagne, désert, espace), il a imaginé, avec Mickey's Craziest Adventures, un magazine oublié de Mickey dont il ne resterait qu’une poignée de planches, celles présentées dans l’album. Le concept est resté pour Donald's Happiest Adventures mais aucune page ne manque à l’appel.

Si Mickey's Craziest Adventures était présenté comme un coffre à jouets, Donald's Happiest Adventures est au contraire "une histoire plus construite, un peu plus réfléchie, avec moins d’action et une vraie quête où chaque page fait avancer d’un point de vue philosophique la quête initiale", analyse Keramidas.

Mickey et Donald
Mickey et Donald © Glénat 2018

"S’amuser le plus possible"

Lewis Trondheim, qui connaît jusqu’au bout des ongles les aventures de Donald, a truffé son histoire de clins d’œil. L’intrigue se situe notamment en Brutopie, parodie des pays communistes imaginée par Carl Barks, l’un des plus célèbres dessinateurs de Donald. Dans sa quête, Donald est également accompagné par le professeur Donald Dingue, souvent utilisé dans les films pédagogiques de Disney.

Si Mickey comme Pat Hibulaire ou Picsou sont de retour, Trondheim refuse catégoriquement de faire appel à certains personnages, comme Iga Biva: "Il le déteste", précise Keramidas. "Il trouve que d’un point de vue scénaristique son slip qui peut sortir n’importe quoi est la manière la plus facile et la plus lâche de résoudre les choses."

De son côté, Keramidas "essaye de s’amuser le plus possible": "Quand je fais un Mickey ou un Donald, l’idée est de se l’approprier tout en étant fidèle”. Les planches de Donald's Happiest Adventures provenant, comme pour Mickey's Craziest Adventures, d’un obscur magazine Disney, le dessinateur et le scénariste, avec la complicité de la coloriste Brigitte Findakly, ont volontairement ajouté de la salissure sur les planches.

"Ca ne me gêne pas que ça abîme mon dessin", dit Keramidas à propos de certaines pages où la couleur paraît presque effacée. Un choix éditorial qui n’est cependant pas sans conséquence: "Sur une planche, Lewis a fait exprès de décaler la couleur comme ça se fait quand c’est mal imprimé. Et quelqu’un de trop zélé chez Glénat l’a recadré. C’est dommage. S’il y a une réimpression, c’est le premier truc que l’on demandera".

Picsou
Picsou © Glénat 2018

Une suite est "envisageable"

Influencé par le street art, Keramidas l’est aussi par les courts-métrages de Disney Le Noël de Mickey et Le Prince et le pauvre et les dessinateurs italiens Giorgio Cavazzano et Corrado Mastantuono: "L’école italienne a apporté un plus. C’est eux que je prend en référence quand je dessine".

Pour son Donald ou son Mickey, dont les traits sont moins ronds que la représentation traditionnelle, il s’est aussi souvenu de ce qu’il a appris chez Disney: "Pour dessiner un bras, tu peux faire deux lignes parallèles, et tu obtiendras une espèce de tube, mais ce qu’il y a de plus intéressant, c’est d’avoir une droite en opposition à une courbe: ça donne quelque chose de plus dynamique et de plus fort. C’est une règle que j’essaye d’appliquer".

Il pense déjà à la suite avec Lewis Trondheim. "Il y aurait quelque chose d’envisageable", glisse-t-il. Rien n’est officiel pour le moment. Après Mickey et Donald, il espère s’attaquer à Picsou.

Donald's Happiest Adventures de Keramidas (dessin) et Lewis Trondheim (scénario), Glénat, 48 pages, 15 euros.

Galerie Glénat. Adresse : 22 Rue de Picardie, 75003 Paris. Téléphone: 01 42 71 46 86. Ouvert du mardi au samedi de 11h à 19h.

Jérôme Lachasse