BFMTV
Culture

"Cancel culture": J. K. Rowling répond à Vladimir Poutine qui la compare à la Russie

L'auteure de Harry Potter, J.K. Rowling, le 11 décembre 2019 à New York

L'auteure de Harry Potter, J.K. Rowling, le 11 décembre 2019 à New York - Dia Dipasupil © 2019 AFP

Le chef du Kremlin a comparé les critiques qui visent J. K. Rowling au traitement réservé aux artistes qui soutiennent l'invasion en Ukraine. L'autrice de "Harry Potter" n'a pas tardé à répliquer.

J.K. Rowling n'a pas apprécié les récentes déclarations de Vladimir Poutine. Le chef du Kremlin a comparé, lors d'une apparition à la télévision russe vendredi, les critiques qui visent l'autrice de Harry Potter et le boycott à l'encontre de certains artistes russes. L'écrivaine britannique a réagi sur Twitter en accusant le président russe de "massacrer des civils" en Ukraine.

J. K. Rowling, qui a récemment annoncé un don d'un million de livres sterling au profit des victimes de la guerre en Ukraine, a rapidement réagi pour condamner ces propos:

"Les critiques de la 'cancel culture' du monde occidental ne sont probablement pas bienvenues de la part de ceux qui massacrent des civils dont le seul crime est de résister, ou bien qui emprisonnent et empoisonnent leurs critiques", a-t-elle écrit sur Twitter, ajoutant le hashtag #JeSoutienslUkraine.

L'autrice britannique a ajouté un lien vers un article de la BBC sur Alexei Navalny, opposant russe récemment condamné à neuf ans de prison.

J. K. Rowling a fait l'objet de nombreuses critiques ces dernières années, en raison de ses prises de parole controversées sur les personnes transgenres.

"Ils tentent d''annuler' notre pays"

Ces dernières semaines, certains artistes russes qui se sont ouvertement prononcés en faveur de la violente invasion de l'Ukraine ont vu le monde occidental leur tourner le dos. Vladimir Poutine a évoqué cette problématique dans son discours de vendredi. Le chef d'État a déploré une conséquence de la "cancel culture" ("culture de l'annulation", littéralement), qui consiste à occulter une personnalité dont les opinions politiques sont jugées problématiques:

"J.K. Rowling, autrice de livres pour enfants qui se sont écoulés à des millions d'exemplaires à travers le monde, a récemment été 'annulée' parce qu'elle ne plaisait pas aux soutiens de la liberté des personnes transgenres", a-t-il déclaré dans un extrait rapporté par Sky News. "Et aujourd'hui, ils tentent d''annuler' notre pays. Je parle d'une discrimination positive de tout ce qui est lié à la Russie."

"La dernière tentative d''annulation' de la culture était celle des Nazis", a-t-il accusé, avant d'ajouter, comme le rapporte la BBC: "Ils bannissent les auteurs et les livres russes. La fameuse 'culture de l'annulation' est devenue une annulation de la culture."

Ecarté de plusieurs orchestres

Le rayonnement international de plusieurs artistes russes qui se sont prononcés en faveur de l'invasion de l'Ukraine a ainsi été entaché ces dernières semaines. Le pianiste Boris Berezovsky, a suscité l'indignation en appelant à "couper l'électricité" aux Ukrainiens. Le chef d'orchestre Valery Gergiev, proche de Poutine, a ainsi été écarté de plusieurs orchestres internationaux, dont la Philharmonie de Paris. La soprano Anna Netrebko, qui s'est rendue à Donetsk en décembre 2015 pour y poser avec le drapeau des rebelles séparatistes pro-russes, a annoncé renoncer à la scène "jusqu'à nouvel ordre".

À l'inverse, la ballerine du Bolchoï Olga Smirnova, une des danseuses les plus renommées de sa génération, a quitté le célèbre ballet en qualifiant l'invasion de l'Ukraine de "catastrophe mondiale". et rejoint le Dutch National Ballet. Elle a depuis été accueillie par la troupe du Dutch National Ballet basée à Amsterdam.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV