BFMTV
Culture

"Annabelle" entre "jets de pop-corn et petites échauffourées"

Le film d'horreur "Annabelle" n'est plus diffusé dans certaines salles de cinéma de France après des débordements lors des projections.

Le film d'horreur "Annabelle" n'est plus diffusé dans certaines salles de cinéma de France après des débordements lors des projections. - Warner Bros. France

Le film d'horreur "Annabelle", en plus d'avoir réalisé un surprenant très bon début au box-office, a défrayé la chronique après que plusieurs débordements, entre adolescents, ont éclaté pendant sa projection. Des directeurs de cinéma témoignent.

C'est une décision prise à contre-coeur. En évoquant Annabelle, le film d'horreur dont la diffusion a été arrêtée dans plusieurs salles de France pour des questions de sécurité à la suite de débordements d'adolescents, Didier Arizzo, patron du cinéma "Les 3 palmes" à Marseille, reconnaît qu'il a dû faire une croix sur la vente de beaucoup de places.

"Annabelle avait un succès fou, c'était complet à toutes les séances", raconte-t-il. "C'était une clientèle un peu excitée d'adolescents, mais on s'est dit qu'on allait mettre le film dans la grande salle avec du personnel de sécurité", ajoute-t-il, tout en précisant que les choses ont commencé à déraper pendant le week-end.

Jets de pop-corn et autres perturbations pendant "Annabelle"

Ainsi, pour la première séance du samedi, plus d'un millier de personnes se sont présentées dans son établissement. "Et uniquement des ados de 12 à 17 ans", se souvient le directeur. "Perturbations" dans le hall et dans la salle, "petites échauffourées, du type jets de pop-corn" s'en sont suivis.

Décision est alors prise par Didier Arizzo de ne plus diffuser le film d'horreur, une fois passées les séances pour lesquelles les spectateurs avaient acheté leur place à l'avance."Ils étaient beaucoup trop nombreux pour être canalisés", justifie-t-il. "Je me suis dit 'si ça dérape, c'est la bagarre générale'".

L'UGC agit au "cas par cas"

A Strasbourg, l'UGC a décidé de ne plus programmer ce film d'horreur spécial ados à partir de mercredi, indique le directeur du réseau UGC pour la France, Emmanuel Delesse. Aucune dégradation de matériel ou de bagarres mais des nuisances causées par des groupes d'adolescents, qui empêchent le reste du public de regarder le film en toute quiétude. Le public qui s'est plaint a été remboursé, ou s'est vu remettre un autre billet.

Même son de cloche en région parisienne. Annabelle sera également retiré de l'écran à l'UGC de Créteil. "Nous agissons au cas par cas", a déclaré le directeur du réseau. "Je n'ai pas souvenir de précédentes déprogrammations pour ce type d'incidents", a-t-il précisé, soulignant le rôle des réseaux sociaux, qui permettent à des jeunes de se donner rendez-vous à plusieurs dizaines.

Une sécurité renforcée dans plusieurs salles

Plusieurs salles à travers la France ont décidé de renforcer la sécurité, en augmentant par exemple le nombre d'agents de sécurité à l'entrée ou en maintenant les agents dans les salles lors de la projection. "C'est relativement sensible mais pour l'instant, on ne l'a pas déprogrammé", indique de son côté le service communication du cinéma Pathé Belle-Epine, à Thiais (Val-de-Marne).

"Nous n'avons pas eu de débordements", excepté quelques cris et "des petits malins qui s'amusent à jeter du pop-corn". Dans l'Essonne, "on a eu des mouvements de foule à la sortie du film le week-end dernier, mais rien de grave", déclare de son côté Xavier Manceau, directeur adjoint du cinéma Méga CGR à Evry. "Comme nous sommes dans un centre commercial, la police est rapidement intervenue", ajoute-t-il, avant de préciser que le phénomène n'est pas nouveau. "On a souvent des problèmes au mois d'octobre avec les films d'horreur qui sortent à cette période." L'effet Halloween?

Selon les derniers chiffres disponibles, publiés dimanche soir, Annabelle avait attiré quelque 429.000 spectateurs, d'après CBO Box Office, talonnant de très près Gone Girl, mais avec un nombre de copies bien plus réduit: 219 contre 429 pour le thriller de David Fincher. Une performance.

Jé. M. avec AFP