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Œuf, poule, cloche... Pourquoi mange-t-on du chocolat à Pâques?

Pour de nombreux Français, les trois jours du week-end de Pâques sont l'occasion de consommer une bonne dose de chocolat, sous toutes ses formes. Une tradition qui a évolué à travers les âges.

Un œuf, un lapin, une cloche... les formes sont diverses et le choix très large. Mais au fait, pourquoi mange-t-on du chocolat à Pâques? La réponse à cette question - qu'on ne se pose qu'une fois par an - nécessite un bond en arrière de plusieurs siècles.

La genèse de cette tradition s'inscrit tout d'abord dans la religion chrétienne. Dans celle-ci, le dimanche de Pâques marque la fin du carême. Une période de quarante jours pendant laquelle les croyants se privent de divers aliments, y compris les œufs. Une fois les 40 jours arrivés à leur terme, il était coutume de s'offrir les nombreux œufs non-consommés, une fois leur coquille décorée.

Par ailleurs, comme le relève Ouest-France, offrir des œufs était déjà une tradition à l'Antiquité. Les Perses, les Romains et Égyptiens voyaient dans la petite coquille un symbole de fécondité et de renaissance propre au printemps.

Une idée alsacienne

Mais quid du chocolat? Son apparition est survenue plus tard. Élisabeth de Contenson, auteure de l'ouvrage Le chocolat et son histoire, expliquait en 2011 à 20 Minutes les origines de ce pan de la tradition.

"On retrouve des traces de cette coutume au XVe siècle, en Alsace. Il s'agit alors d'œufs de poule, que l'on peint et que l'on décore, et qui sont destinés à être mangés", soulignait-elle.

"Mangés"? Oui! Après avoir été vidées, les coquilles sont fourrées de cacao, voire même recouvertes de chocolat. Comme le souligne le journal belge Le Soir, cette idée a été popularisée par des artisans alsaciens et allemands avant de se diffuser.

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"Les trois symboles de Pâques"

Outre le petit œuf en chocolat - ou le grand modèle - les Français sont gourmands d'autres formes plus originales de friandises: poules, cloches... "Ce sont les trois symboles de Pâques", note Philippe Toinard, consultant culinaire de BFMTV.

Les Français, dans le top 10 des plus gros consommateurs de chocolat derrière les Allemands et les Suisses, sont les seuls à avoir ces idoles dans leur coutume. "Dans les autres pays, ce n'est pas pareil, on trouve des loutres, des hérissons, des baleines", ajoute le spécialiste.

Cette dernière évolution en date de notre coutume est le fruit de deux choses. D'une part l'arrivée de nouveaux outils techniques, qui permettent de donner des formes fantaisistes à la gourmandise.

Mais aussi une concurrence de plus en plus féroce entre chocolatiers. Pour ce secteur, la période de Pâques représente grossomodo 25% du chiffre d'affaires, le deuxième moment-clé de l'année, derrière Noël bien sûr.

Tom Kerkour