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Régulation

L'ancien patron du gendarme boursier américain se lance dans les cryptomonnaies

Comme le rapporte Bloomberg, Jay Clayton est devenu conseiller du fonds d'investissement Electric Capital, spécialisé dans la blockchain.

L’industrie des cryptomonnaies commence à devenir un enjeu vraiment politique à très haut niveau aux Etats-Unis. Hier, Bloomberg a relayé une nouvelle étonnante selon laquelle un ancien haut dirigeant des instances de régulations financières est devenu conseiller d’un grand fond d'investissement dans les cryptomonnaies. Il s'agit du fonds Electric Capital, un fonds de capital risque spécialisé dans les cryptomonnaies, qui a réalisé deux grosses levées de fonds cette année pour un total de... 1 milliard de dollars.

Le fonds vient de recruter pas moins que l'ancien patron de la SEC, le gendarme boursier américain, Jay Clayton. Il est devenu conseiller à la présidence du fonds. Là, on peut parler d'un joli coup. Deux autres conseillers de poids ont aussi rejoint l'aventure,
Pratiti Raychoudhury, une ancien de la recherche chez Meta - il y a sans doute une certaine logique industrielle derrière ce recrutement - et Kevin Walsh, un ancien membre du FOMC, le comité de politique monétaire de la Fed.

Désormais, on a un fonds crypto conseillé par un tsar de la régulation et un ancien banquier central. Alors rien de mal à ça, cela arrive dans tout un tas de secteur et la culture économique américaine n’y a jamais vu de forme de conflit d'intérêts. Mais on a la preuve par les faits aussi que l’industrie crypto est toujours en quête de crédibilité et de respectabilité, quitte à aller directement recruter chez les grands techniciens de la politique économique américaine.

Cette méthode ne vous rappelle rien? Les anciens du département américain de la défense qui se retrouvent hauts responsables ou conseillers chez Boeings et l’inverse d’ailleurs. On en parlait hier, Anthony Scaramucci, ancien patron de la communication de la maison Blanchie qui devient dirigeant d’un grand fonds d’investissement. Dans la même veine, Larry Fink, le patron de BlackRock, avait longtemps conseillé Barack Obama lors de son premier mandat.

Antoine Larigaudrie édité par PA.