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Le secteur des NFT est en chute libre

Si les jetons non fongibles ont connu un pic en 2021, les turbulences du marché crypto en 2022 ont un impact significatif sur ce secteur.

L'artiste française Albertine Meunier est collectionneuse de NFT, ces certificats non fongibles rattachés à des oeuvres d'art numériques. Ce secteur, après une période faste, a vu son image être gravement endommagée par la chute des cryptomonnaies et le scandale de la faillite de la plateforme FTX.

A son apogée, en 2021, des oeuvres pouvaient être vendues pour plusieurs dizaines de millions de dollars, comme "Everydays" de l'artiste Beeple (69,3 millions de dollars).

Au troisième trimestre 2022, le volume d'échanges des NFT a en revanche accusé une baisse de 77% par rapport au deuxième trimestre, passant de 7,3 à 1,67 milliard de dollars, selon le site spécialisé NonFungible. Le nombre de transactions a en revanche légèrement diminué, de 5%, passant de 11,46 millions à 10,9 millions de ventes. Signe que c'est surtout la valeur moyenne des NFT vendus qui s'est effondrée.

En parallèle, le nombre d'acheteurs a également reculé de 22% d'un trimestre sur l'autre pour s'élever à 903.000 personnes. Les vendeurs ont rengistré au troisième trimestre une perte nette d'un peu plus 450 millions de dollars, une première depuis l'émergence des NFT.

L'artiste française ne s'en inquiète cependant pas, même si elle reconnait que son portefeuille d'oeuvres numériques réunies ces dernières années a perdu de sa valeur.

"La spéculation n'a bénéficié qu'à une certaine classe" d'artistes, souligne-t-elle. "Mais le NFT est une forme de soutien" aux créateurs, poursuit-elle.

Les NFT permettent en effet aux artistes de recevoir automatiquement une commission à chaque fois qu'une de leurs oeuvres est revendue.

"On ressent (la chute), bien sûr. Mais je continue à collectionner et à militer", explique Albertine Meunier.

Bousculées par la crise, certaines plateformes de NFT, comme LooksRare, ont toutefois annoncé qu'elles n'obligeraient plus les acheteurs à remettre ce pourcentage de revente aux créateurs, suscitant des protestations d'artistes, majoritairement aux États-Unis.

PA avec AFP