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"Je ne sais même pas comment coder"... L'ancien patron de FTX tente de se défendre

Dans une longue interview audio, l'ancien patron de FTX a exprimé ses regrets et sa part de responsabilité dans l'effondrement de FTX. Il revient aussi sur sa situation personnelle.

L'ancien patron de FTX, Samuel Bankman-Fried (SBF) ne peut pas s'empêcher de parler depuis l'effondrement de sa société. Ce dernier a donné une interview le 16 novembre, soit 5 jours après la faillite FTX, à la blogueuse Tiffany Fong.

"Toutes les bonnes décisions"

La première partie de cette interview audio, d'une durée de 20 minutes, donne de nouveaux éléments sur l'effondrement de FTX. "On ne se retrouve pas dans une situation comme celle dans laquelle je me suis retrouvé si on prend toutes les bonnes décisions", a d'abord admis ce dernier. Ensuite, SBF a nié l'existence d'une "porte dérobée" entre Alameda Research et FTX, qui serait la preuve d'un conflit d'intérêt entre les deux structures, comme l'avait révélé Reuters.

"Je n'ai certainement pas construit la porte dérobée et je ne sais pas exactement à quoi ils font référence", a déclaré ce dernier. "Je ne sais même pas comment coder", a-t-il ajouté.

SBF a également admis avoir dit à ses avocats "d'aller se faire voir", lorsqu'ils lui ont reproché de trop parler alors qu'une procédure est en cours. "En fin de compte, je commence à faire confiance à mon instinct pour ce genre de choses", a précisé ce dernier.

On apprend aussi que l'ancien patron de FTX, qui avait financé une partie de la campagne des démocrates, a également réalisé des dons "obscurs" au parti républicain. Il n'a pas précisé les montants accordés.

"Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve"

Dans une seconde interview audio de 17 minutes avec la blogueuse, SBF est resté très évasif sur la question de savoir si les fonds des clients ont été utilisées par Alameda Research. En revanche, il a exprimé plus longuement ses regrets depuis l'effondrement de FTX.

"Je me réveille chaque jour et je pense à ce qui s'est passé, et j'ai des heures par jour pour le ruminer. Il se dit à ce jour perdu sur l'avenir. "Je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. Il n'est pas très clair et ce n'est certainement pas l'avenir que je pensais avoir un jour", a déclaré ce dernier.

Par ailleurs, SBF a accordé une interview à Axios lundi. A la question de savoir quel est l'état de ses finances personnelles, ce dernier a déclaré qu'il avait 100 000 dollars sur son compte en banque "la dernière fois" qu'il a vérifié. Pour rappel, sa fortune personnelle avait atteint jusqu'à 26,5 milliards de dollars. "Tout ce que j'avais était lié à l'entreprise", a-t-il ajouté.

"J'aurais dû être plus responsable"

Il admet encore une fois sa part de responsabilité dans la mauvaise gestion de l'entreprise. "Il est certain que j'aurais souhaité que quelqu'un d'autre que moi soit chargé de gérer les conflits d'intérêts", a précisé ce dernier.

"J'aurais aimé être plus prudent. Je le regrette évidemment profondément. Je me suis concentré sur le volume, plutôt que sur les positions d'équilibre", a-t-il déclaré. "J'aurais dû être plus responsable, et j'aurais dû être plus au fait de ce qui se passait".
Pauline Armandet