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Ethereum

Et si les cryptomonnaies étaient beaucoup plus utilisées pour payer qu'on ne le croit?

C'est ce qu'estime le patron de la blockchain Ethereum, Vitalik Buterin, évoquant les transferts internationaux, les dons ou les paiements à l'intérieur des pays.

Alors que se profile l'évènement The Merge pour la blockchain Ethereum, son patron Vitalik Buterin continue de se faire le porte-parole de l'écosystème des cryptomonnaies. Après avoir soutenu l'intérêt du service de "mixage" de cryptomonnaies Tornado Cash qui connaît un bouleversement sans précédent, ce dernier considère que les cryptomonnaies sont beaucoup plus utilisées qu'on ne le croit... comme moyen de paiement.

"Les gens continuent de sous-estimer la fréquence à laquelle les paiements en crypto-monnaies sont supérieurs, non pas même en raison de la résistance à la censure, mais simplement parce qu'ils sont beaucoup plus pratiques", a déclaré ce dernier mercredi sur Twitter.

Il a notamment évoqué les transferts à l'international, les "dons" et "parfois même" pour réaliser des paiements à l'intérieur des pays. Il est vrai que de nombreux dons en cryptomonnaies ont été faits à l'Ukraine afin de l'aider à faire face à la guerre qui l'oppose à la Russie. Selon les données récoltées par la plateforme de référence Elliptic, le pays a ainsi reçu 63 millions de dons en cryptomonnaies, principalement en provenance de personnalités de l'écosystème (Vitalik Buterin, mais également "CZ" le patron de la plateforme Binance). A l'étranger, seul le Salvador, qui a accepté le bitcoin en tant que monnaie légale en septembre 2021 permet à ses citoyens de pouvoir réaliser des achats en bitcoin.

Mais au delà de ce pays et probablement bientôt de la Centrafrique qui est prête à accepter le bitcoin comme monnaie légale, les pays restent frileux sur ce sujet. En France par exemple, il y a quelques mois, le centre Beaugrenelle est devenu le premier centre commercial à accepter les paiements en cryptomonnaies, grâce à un partenariat avec la fintech Lizy. L'expérience, qui a eu lieu cet été, devrait être renouvelée à la rentrée. Mais selon un article du journal Les Echos, l'expérience n'aurait pas réellement porté ses fruits.

Encore certains obstacles

En effet, malgré les propos de Vitalik Buterin, c'est un fait: les cryptomonnaies ont encore du mal à émerger comme véritable moyen de paiement. Alors que l'on compte un peu plus de 200 portefeuilles dans le monde qui détiennent des cryptomonnaies, il existe toujours certains freins à leur utilisation: volatilité des prix (on l'a bien vu avec les deux derniers crypto-krachs), flou sur la régulation de ce secteur ou encore en raison de frais de transactions encore élevés sur la blockchain.

Par ailleurs, les transactions sur les blockchains Bitcoin ou encore Ethereum restent bien plus faibles que celles sur des systèmes de paiement classique, comme Visa ou Mastercard. Comme l'indique Cointelegraph, la blockchain Bitcoin a par exemple traité ce mercredi environ 5 transactions par seconde avec des frais moyens de 0,89 dollar tandis qu'Ethereum a traité environ 29 transactions par seconde avec des frais d'environ 1,57 dollars. De son côté, Visa revendique traiter 24.000 transactions par seconde, facturant entre 1,4 et 2,5 % par transaction.

Pour autant, l'écosystème des cryptomonnaies est en plein développement afin de favoriser une adoption croissante de ces actifs. Des initiatives émergent régulièrement afin de permettre de les utiliser en tant que moyen de paiement. Dernière annonce en date, celle du partenariat entre le géant américain des paiements Mastercard et Binance qui veulent permettre aux utilisateurs de payer dans plus de 90 millions de magasins détenant la carte Mastercard. Une première expérimentation vient d'être lancée en Argentine et devrait s'élargir à d'autres pays si elle est couronnée de succès.

Pauline Armandet