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Dons de cryptos à des terroristes: Elizabeth Warren s'inquiète pour la sécurité des Etats-Unis

La sénatrice américaine a interpellé l'administration Biden sur l'utilisation des cryptomonnaies dans le financement du terrorisme, évoquant les 130 millions de dollars en cryptos de dons au Hamas.

La sénatrice américaine Elizabeth Warren (démocrate), connue pour être farouchement opposée aux cryptomonnaies, monte au créneau. Dans une lettre signée par plus de 100 autres sénateurs, Elizabeth Warren interpelle l’administration Biden sur l’utilisation des cryptomonnaies dans le financement du terrorisme. Cette dernière cite un article du Wall Street Journal qui a révélé que le Hamas et le Jihad islamique ont reçu 130 millions de dollars de cryptomonnaies quelques années avant l’attaque d’Israël par le Hamas le 7 octobre.

Le Wall Street Journal n’a pas été en mesure de vérifier que les cryptomonnaies ont financé l’attaque, mais il met en lumière cette classe d'actifs comme un moyen supplémentaire de financement des groupes terroristes ayant un accès limité au système bancaire international.

"Financer une autre tragédie"

Dans ce contexte, Elizabeth Warren demande à l’administration Biden des "détails" sur son plan visant à empêcher l’utilisation des cryptomonnaies pour financer le terrorisme. Et de le mettre en place avant que les cryptomonnaies ne soient utilisées pour "financer une autre tragédie". "Nous vous exhortons à agir rapidement et catégoriquement pour réduire de manière significative le financement d'activités illicites par les cryptomonnaies et protéger notre sécurité nationale et celle de nos alliés", peut-on lire.

"Quelles mesures l’administration Biden prend-elle pour lutter contre l’utilisation des cryptomonnaies par les organisations terroristes, notamment le Hamas, le Jihad islamique et le Hezbollah? À quels défis l’administration est-elle confrontée pour freiner le succès de groupes comme le Hamas dans la collecte de fonds en cryptomonnaie?", ont demandé les sénateurs, souhaitant des réponses d'ici au 31 octobre.

"Les terroristes, les Etats voyous, les trafiquants de drogue et autres criminels utilisent les cryptomonnaies pour mettre en danger nos alliés et la sécurité nationale des États-Unis", précise aussi Elizabeth Warren dans une tribune publiée ce jeudi 19 octobre dans le Wall Street Journal. Depuis plusieurs années, la sénatrice américaine se bat pour appliquer aux cryptomonnaies "les mêmes règles" anti blanchiment d'argent et de financement du terrorisme qu'au secteur traditionnel.

Seulement 0,24% des transactions

Malgré l'interpellation d'Elizabeth Warren, il faut rappeler que seulement 0,24% des transactions de l'ensemble des cryptomonnaies en 2022 était associée à une activité illicite, selon le dernier rapport de Chainalysis sur la criminalité financière. Il convient donc de nuancer l'utilisation des cryptomonnaies dans le cadre d'activités illicites, bien qu'il s'agisse d'un outil supplémentaire au même titre que l'argent liquide.

Par ailleurs, de moins en moins de criminels ont recours aux cryptomonnaies qui sont traçables sur des blockchains publiques, comme l'a récemment déclaré le colonel Nicolas Duvinage. C'est d'ailleurs pour cette raison que le Hamas a arrêté en mai dernier de récupérer les dons en bitcoins afin de "protéger ses donateurs", alors qu'il faisait appel aux dons depuis 2019. L’arrêt de cette collecte montre que le groupe armé "a appris la même leçon que beaucoup d'autres qui cherchent à utiliser les actifs numériques à des fins illégales: les cryptomonnaies ne sont pas propices à la criminalité", rappelait alors Chainalysis.

Pauline Armandet