Do Kwon, le fondateur de la blockchain Terra Luna, en détention prolongée

Do Kwon, le fondateur de l'écosystème crypto Terra Luna qui s'est effondré en 2022, restera encore 2 mois en détention avant son extradition.

Un tribunal monténégrin a prolongé mardi de deux mois la détention de Do Kwon, fondateur sud-coréen de la cryptomonnaie Terra recherché par les Etats-Unis et la Corée du Sud et dont l'extradition a été autorisée fin novembre par la justice locale.

"La détention en vue d'extradition de Do Kwon a été prolongée de deux mois", à partir de l'expiration le 15 décembre de la détention en cours, a déclaré à l'AFP Marija Rakovic, une porte-parole de la Haute cour de Podgorica.

Washington et Séoul réclament tous deux cet entrepreneur pour son rôle dans l'effondrement de son entreprise Terraform en 2022, qui a fait perdre environ 40 milliards de dollars aux investisseurs. On ignore encore vers quel pays il sera extradé.

Kwon Do-hyung, de son vrai nom, a été arrêté en mars au Monténégro. Il était en fuite pendant plusieurs mois, après avoir quitté la Corée du Sud, puis Singapour, avant la faillite de sa société en mai 2022.

Le Terra était présenté comme une cryptomonnaie stable ("stablecoin"), censée être moins volatile qu'une cryptomonnaie classique comme le bitcoin dont le cours fluctue au gré de l'offre et de la demande. Mais contrairement aux plus grandes "stablecoins", sa stabilité était garantie par un algorithme plutôt que par des réserves propres en devises ou autres actifs tangibles.

Do Kwon a été condamné en juin par un tribunal monténégrin à quatre mois de prison pour falsification de documents, car lors de son arrestation à l'aéroport de Podgorica il était en possession d'un faux passeport.

"Politique"

La Haute cour de Podgorica a donné fin novembre le feu vert à son extradition, laissant au ministre de la Justice, Andrej Milovic, le soin de décider s'il devait être remis aux Etats-Unis ou à la Corée du Sud. M. Milovic n'a pas voulu révéler les intentions du gouvernement sur l'extradition de Do Kwon, mais il a décrit la procédure comme "politique".

Depuis son arrestation, Do Kwon a été source de controverses sur la scène politique du pays. Pendant la campagne pour les dernières élections législatives, en juin, le Premier ministre sortant Dritan Abazovic et ses alliés avaient accusé le principal candidat et actuel chef du gouvernement Milojko Spajic d'avoir entretenu des liens avec l'homme d'affaires détenu.

PA avec AFP