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Quand les réseaux mafieux utilisent des cryptos, ils se servent avant tout du bitcoin

Selon un rapport américain, le bitcoin était la principale cryptomonnaie utilisée entre 2020 et 2021 par les réseaux vivant d'activités illicites, comme l'exploitation sexuelle des enfants. Les transactions en cryptos représentent cependant une part infime de ces transactions.

C'est une étude qui vient assombrir le vent d'euphorie autour du bitcoin. Le réseau américain de lutte contre la criminalité financière (FinCEN), autorité de règlementation financière aux Etats-Unis, vient de publier un rapport sur l'utilisation du bitcoin dans le cadre d'activités illicites, entre 2020 et 2021. L'autorité s'est concentrée sur l'exploitation sexuelle des enfants sur internet ainsi que sur la traite des êtres humains, sur la base d'informations transmises par les autorités bancaires. "Les victimes de ces crimes sont soumises au travail forcé, à l'esclavage, à la servitude involontaire ou encore à des actes sexuels commerciaux", peut-on lire.

Selon l'étude, les paiements en cryptomonnaies pour des activités suspectes sont passés de 336 cas signalés en 2020 à 1.975 en 2021. Sur ces 2.311 signalements, le bitcoin a été principalement utilisé (à 93%) pour payer ces activités illicites. D'autres cryptomonnaies, notamment dites "anonymes" (à l'instar de monero) ont pu "compliquer la tâche des institutions financières à détecter d'autres transactions".

L'augmentation des cas de signalement a été "considérablement influencée" par le rapport d'une autorité financière, fourni en juin 2021.

"Les montants des activités suspectes liées à la traite des êtres humains impliquant des cryptomonnaies ne représentaient que 4% de l'ensemble des activités suspectes liées à la traite des êtres humains en 2020 et 7% en 2021", nuance cependant le rapport.

Si rapport a mis en lumière l'utilisation du bitcoin dans la période de marché haussier (2020-2021), il serait intéressant de connaître les données des années suivantes. Pour rappel, seulement 0,24% des transactions de l'ensemble des cryptomonnaies en 2022 (contre 0,12% en 2021) étaient associées à une activité illicite, selon le dernier rapport de Chainalysis sur la criminalité financière.

Il convient donc de nuancer l'utilisation des cryptomonnaies dans le cadre d'activités illicites, bien qu'il s'agisse d'un outil supplémentaire au même titre que l'argent liquide. Par ailleurs, de moins en moins de criminels ont recours aux cryptomonnaies qui sont traçables sur des blockchains publiques, comme l'a déclaré le colonel Nicolas Duvinage.

Aude Kersulec avec Pauline Armandet