Affaire des chômeurs convertis aux cryptos: Binance France se défend

Selon une enquête du Financial Times, Binance France a cherché à conquérir des chômeurs français comme clients, après leur avoir offert une formation aux cryptos.

C'est la nouvelle affaire qui secoue Binance France, la filiale du géant des cryptomonnaies. Mardi, un article du Financial Times révélait que la bourse crypto a cherché à acquérir des clients, notamment des jeunes et des chômeurs français, après les avoir formés aux enjeux de la blockchain.

Entre 2022 et 2023, des formations ont été dispensées à plus de 5.200 personnes par la start-up française Simplon, partenaire du programme éducatif Binance Charity. Ce projet "a été mis en place parce que Binance considère que l'éducation numérique et le développement des compétences restent hors de portée pour de nombreuses personnes", a déclaré un porte-parole de Binance à BFM Crypto.

"Ce n'était pas une obligation"

Ce dernier indique que le cours dispensé par Simplon "utilisait des technologies sans rapport avec les activités de Binance France ou du groupe Binance", faisant référence à d'autres sociétés cryptos, dont le portefeuille froid Metamask ou Solidity.

"À aucun moment un compte Binance n'a été requis pour terminer le cours. Il est vrai qu'un diplôme NFT facultatif était disponible pour les étudiants qui terminaient le cours et souhaitaient le claim. Cependant, ce n'était pas une obligation", pointe le porte-parole.

Selon le Financial Times, le programme éducatif ne s'est pas contenté de faire de la simple sensibilisation aux cryptos. Un ancien élève s'est plaint de recevoir des dizaines d'e-mails de la part de Binance, après avoir ouvert un compte sur la plateforme.

"Les soi-disant 'e-mails marketing' qui auraient été reçus par les participants étaient en fait des e-mails de rappel standard destinés aux utilisateurs qui avaient commencé à créer un compte mais n'avaient pas complété le KYC obligatoire pour activer leur compte'", précise le porte-parole.

Malgré la défense de Binance, le patron de Simplon, Frédéric Bardeau a indiqué mercredi à BFM Crypto que des tensions ont rapidement émergé entre les deux entités, en raison d'un "certain mélange des genres" au sein du programme. Le programme ne sera d'ailleurs pas renouvelé l'an prochain.

Pauline Armandet