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Accusé d'être un "foyer d'activité financières illégales", Binance répond aux sénateurs américains

Dans une lettre de 14 pages, le géant des cryptomonnaies a expliqué son fonctionnement, tout en occultant les informations réclamées par plusieurs sénateurs américains sur ses finances.

Parler sans dire grand-chose, est-ce le nouveau crédo de Binance? Dans une lettre adressée début mars au géant des cryptomonnaies, trois sénateurs américains avaient accusé la société d'être "un foyer d'activités financières illégales". Les sénateurs, dont la démocrate Elizabeth Warren, avaient demandé à son dirigeant Changpeng Zao (surnommé "CZ") des précisions sur le fonctionnement de sa société, la relation entre Binance et sa filiale américaine Binance US ainsi que des données sur ses finances.

Dans une réponse de 14 pages consultée par Bloomberg, le directeur de la stratégie de Binance Patrick Hillmann a dressé un historique de la société et "fourni peu de détails sur les finances de l'entreprise", pointe le média. De fait, alors que les sénateurs voulaient consulter des copies des bilans financiers de la société depuis sa création en 2017, Binance a préféré mettre l'accent sur sa politique en matière de conformité, où 750 salariés sont dirigés par l'ancien chef des opérations de la bourse d'échanges cryptos Gemini, Noah Perlman. Des informations qui étaient déjà à la connaissance des sénateurs et même du grand public.

Binance US et Binance "sont des entités distinctes, contrairement à ce qui est suggéré dans les rapports publics", a rappelé Patrick Hillmann. Or, selon une enquête de Reuters, Binance US a transféré en 2021 plus 400 millions de dollars vers la société de trading Merit Peak, détenue par le patron de Binance, Changpeng Zao. Dans ce contexte, le gendarme boursier américain a décidé de mener une enquête sur les relations entre les deux entités, faisant état de "violations potentielles des règles financières, notamment pour savoir si Binance utilise la bourse (d'échanges de cryptos) américaine comme couverture pour faire des affaires aux États-Unis".

Dans ce contexte de tension entre les régulateurs américains et les sociétés cryptos, il n'est pas certain que la réponse envoyée par Binance aux sénateurs américains ait été bien reçue.

Pauline Armandet