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Nice: les premiers pas de la brigade de sécurité privée Gaïda, déployée dans le quartier des Moulins

Les agents de la brigade de sûreté résidentielle privée "Gaïda" ont été déployés au quartier des Moulins à Nice et travaillent déjà en étroite collaboration avec les forces de l'ordre.

Alors que l'opération "place nette XXL" se poursuit dans le quartier niçois des Moulins jusqu'à vendredi 17 mai, les 17 agents de sécurité privés déployés par la municipalité prennent leurs marques. Une promesse que la mairie de Christian Estrosi a mis du temps à tenir mais qui voit enfin le jour avec cette brigade de sûreté résidentielle nommée "Gaïda".

Ce groupement d'agents a été créé par des bailleurs sociaux. L'objectif pour la ville: faire cesser les troubles et les abus, dans ce quartier où les montées de violences sont récurrentes, mais aussi mettre un terme aux dégradations liées au trafic de stupéfiants.

"Ils sont là pour semer la terreur chez les dealeurs et ne pas laisser les dealeurs continuer à semer la terreur dans un quartier qui n'aspire qu'à trouver sa tranquillité", a lancé le maire Christian Estrosi.

Pour ce faire, chaque agent a été formé pendant plus de six mois avant d'être mobilisé aux Moulins. Ce sont d'anciens militaires ou policiers qui composent aujourd'hui la brigade. Ils sont équipés de matraques, de bombes lacrymogènes ou encore de gilets tactiques et travaillent en étroite collaboration avec les forces de l'ordre.

La brigade est certes nouvelle, mais a déjà fait ses preuves aux Moulins. Dès leur premier jour de vacation, les agents ont pu repérer un point de deal. "On a trouvé des contenants du stupéfiants", raconte Éric Zuber, directeur général du groupement d'agents. "Donc on a identifié un point de deal dans une cave. C'est ce genre d'informations que l'on va faire remonter aux forces de l'ordre."

"C'est mieux que rien"

Les vigiles privés peuvent également agir contre les regroupements de personnes et prévenir les squats. Mais surtout, ils ont aussi vocation à recréer du lien social et rassurer les habitants du quartier des Moulins par leur présence.

Un rôle plus difficile à tenir, car si les Niçois accueillent à bras ouverts cette brigade privée, ils restent partagés quant à son efficacité sur le long-terme et ne voient ici aucune solution miracle. "Est-ce que la Gaïda va remplacer la police ou faire le travail qui devait être fait en amont?", se demande Mohamed. "Non, je ne pense pas."

"On sait qu'une goutte d'eau ne va rien faire, mais c'est mieux que rien", estiment quant à elles Nadia et Selma.

Au total, 1,8 million d'euros de budget annuel a été débloqué pour cette brigade privée déployée sur le terrain. Un premier bilan du Gaïda est attendu dans les prochaines semaines.

Claudia Olivier et Benoît Ruiz, avec Juliette Moreau Alvarez