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Nice: la préfecture en attente d'une décision de justice pour faire évacuer le campement de Roms de l'A8

Un campement installé en bordure de l'A8, à Nice.

Un campement installé en bordure de l'A8, à Nice. - BFM Nice Côte d'Azur

Les tentes ne pourront être démantelées que si la société propriétaire des lieux saisit un juge et que ce dernier délivre une ordonnance d'expulsion.

Éric Ciotti et Christian Estrosi en ont fait un sujet d'affrontement politique. Le démantèlement du campement de Roms installé sur les berges qui longent l'autoroute A8, à l'ouest de Nice, tous deux y sont favorables. Mais ils ne cessent de se renvoyer la balle, estimant chacun que c'est à l'autre que cette responsabilité incombe.

Le ton est monté ces derniers jours. Le député des Alpes-Maritimes et sa consœur Christelle d'Intorni, également conseillers départementaux, ont fait parvenir une missive au maire de Nice pour l'enjoindre à agir et lui annoncer, dans le même temps, qu'ils saisissaient le préfet des Alpes-Maritimes. Réponse ferme et immédiate d'Anthony Borré, adjoint de Christian Estrosi: "Ils se mobilisent quand les parlementaires pour faciliter les procédures d’expulsion? Et les conseillers départementaux sur la protection des enfants?"

La préfecture a réagi à la polémique ce jeudi par voie de communiqué. Dans ce texte, elle promet avoir "lancé toutes les procédures pour mettre fin à cette situation", en particulier "compte tenu des problèmes de sécurité, liés à la proximité d’infrastructures routières et autoroutières" avec les tentes. Elle a notamment missionné un opérateur pour conduire une évaluation sociale du campement.

Le processus bloqué en l'état

Mais la préfecture des Alpes-Maritimes affirme, en l'état, ne pas avoir d'autres cartes en main pour accélérer le processus.

Elle a déjà appelé la société ESCOTA, propriétaire du terrain occupé, à saisir un juge pour obtenir une ordonnance d'expulsion, une "condition préalable et nécessaire à toute évacuation forcée" de ce campement, anciennement établi sous l'autopont.

Cette dernière a mandaté un huissier, lequel a constaté à son arrivée que le campement et ses occupants s'étaient volatilisés. Une nouvelle installation a finalement été repérée à une localisation différente grâce à des maraudes.

ESCOTA appelée à "agir très rapidement"

Ce nouveau lieu identifié, "ESCOTA a été invité à reprendre la procédure d’expulsion. L’établissement des constats d’huissiers indispensables à la saisine du juge des référés ont été demandés", insiste la préfecture.

Et d'ajouter: "En tout état de cause, le recours à l’expulsion des occupants ne pourra intervenir qu’en application d’une décision du juge des référés qu’il appartient au propriétaire du terrain occupé de saisir. Le préfet a demandé à ESCOTA d’agir très rapidement en ce sens".

Une fois en possession de l'ordonnance d'expulsion, la préfecture des Alpes-Maritimes pourra faire intervenir les forces de l'ordre dans le campement, prendre en charge les mineurs et personnes vulnérables, et imposer des mesures d'éloignement aux personnes sans titre de séjour. Compétent sur les questions relatives à la protection de l'enfance, le Conseil départemental sera également mobilisé.

Au cours des trois dernières années, la préfecture dit avoir contribué au démantèlement de quatre campements "de taille importante" sur le territoire de la métropole Nice Côte d'Azur. Au total, environ 250 personnes ont été évacuées.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions