Nice: la ministre de la Culture accueillie par les casseroles des manifestants lors de sa visite

La cinquantaine de personnes présentes souhaitait interpeller la ministre sur la réforme des retraites, les conditions des travailleurs du monde du spectacle et le festival de Cannes.

Les déplacements des ministres se multiplient et se ressemblent. Rima Abdul-Malak était à Nice ce jeudi et a reçu un "accueil musical et énergique" de la part d'une cinquantaine de manifestants. Attendue chez Nice-Matin pour un entretien, la ministre de la Culture a eu le droit aux désormais habituelles casseroles à son arrivée.

"Nous voulions l'interpeller"

Les manifestants souhaitaient montrer leur opposition à la réforme des retraites mais aussi plus généralement aux conditions de travail des travailleurs du monde du spectacle.

"Nous sommes allés l'accueillir. Nous avions un questionnaire et un courrier à lui remettre sur l'impact de la réforme des retraites sur le monde du spectacle", explique Céline Petit, secrétaire générale adjointe de la CGT dans les Alpes-Maritimes au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Avant d'ajouter: "Nous voulions l'interpeller pour lui demander de prendre des positions et d'être plus claire sur cette réforme des retraites qui vient s'imposer à ses travailleurs."

Les revendications des manifestants ont pu être remises à Rima Abdul-Malak. "Même si on aurait préféré être reçus par la ministre elle-même, nous avons été reçus par le directeur de cabinet de la ministre", explique la secrétaire générale de la CGT des Alpes-Maritimes.

Un Festival de Cannes controversé

Outre la réforme des retraites, le slogan "festival de la honte" a été scandé par des manifestants, alors que la ministre de la Culture est attendue sur le tapis rouge de Cannes vendredi pour la montée des marches. La CGT compte d'ailleurs manifester le même jour, devant le Carlton de la ville, malgré l'interdiction de la préfecture.

"C'est un festival qui protège, comme le dit très bien Adèle Haenel, les agresseurs sexuels et les violeurs", dénonce Julia, une manifestante présente ce jeudi.

Le plus célèbre festival de cinéma français s'est ouvert ce mardi sur fond de polémiques, notamment en raison de la présence Johnny Depp, écarté des plateaux de Hollywood ces dernières années après des accusations de violences conjugales de son ex-compagne Amber Heard. La réalisatrice du film dans lequel il joue, Jeanne du Barry, Maïwenn fait quant à elle l'objet d'une plainte judiciaire, après avoir agressé le patron de Médiapart, Edwy Plenel.

Dans une tribune publiée par Libération mardi, plusieurs actrices et acteurs ont dénoncé notamment le Festival de Cannes qui "déroule "le tapis rouge aux hommes et femmes qui agressent". Les signataires, comme Laure Calamy ou Julie Gayet, soutiennent également la récente prise de parole d'Adèle Haenel, qui a déserté les plateaux de cinéma dénonçant une "complaisance" du milieu envers les agresseurs sexuels.

Victor Labbay avec Marine Langlois