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Nice: l'Union des musulmans refuse la salle municipale mise à disposition par la mairie pour l'Aïd

La proposition du maire a été refusée cette année en raison des prises de position de la municipalité dans le conflit entre Israël et le Hamas, a indiqué l'avocat de l'Union des musulmans des Alpes-Maritimes.

C'est une proposition de la ville de Nice qui a été cette fois-ci refusée. À l'occasion de l'Aïd, le maire Christian Estrosi a proposé de mettre à disposition une salle municipale ce mercredi 10 avril à la communauté musulmane. Néanmoins, l'Union des musulmans des Alpes-Maritimes (Umam) a décliné cette offre, a appris BFM Nice Côte d'Azur.

L'Umam ne s'est ainsi pas rendu à la réunion de travail qui a eu lieu ce mardi 9 avril matin. "On nous a proposé une salle, mais on n'en veut pas", a indiqué l'Union. Invité de BFM Nice Côte d'Azur, le président de l'Umam l'imam Otmane Aissaoui pointe deux raisons qui l'ont poussé à refuser cette salle municipale.

Des propos de Christian Estrosi dénoncés

La première: les positions du maire vis-à-vis du conflit israélo-palestinien. "Les déclarations de monsieur le maire par rapport à ce qu’il se passe dans les terres saintes ça a touché, sur la forme et sur le fond", explique-t-il ce mardi sur notre antenne. "Beaucoup de prises de position et de paroles nous ont déçues".

Seconde prise de position de la mairie qui a affecté la communauté musulmane niçoise, la fermeture administrative du collège musulman privé Avicenne qui a été ordonnée par la préfecture des Alpes-Maritimes. L'Umam dénonce "des éléments de réponse qui nous dérangent". "Ce sont des choses qui affectent et touchent la communauté musulmane", insiste l'imam Otmane Aissaoui. "La communauté musulmane est déçue."

L'Umam déplore également des "relations extrêmement tendues entre la mairie et les musulmans de Nice". L'imam Otmane Aissaoui précise sur le plateau de BFM Nice Côte d'Azur avoir "remarqué depuis un an un manque de dialogue, de construction et de concertation" avec le maire.

"Monsieur, vous êtes le maire de tous les Niçois et Niçoises: on attendait de vous un appel à la paix et la retenue", écrit l'imam Otmane Aissaoui. Dans un communiqué, l'imam appelle l'édile a réutilisé la somme d'argent initialement dédiée aux célébrations de l'Aïd dans "une action humanitaire pour ces enfants palestiniens victimes de la barbarie".

Un "temps de fête" pour Estrosi

Le maire de Nice et président de la métropole Christian Estrosi avait officialisé sa proposition de salle ce lundi 8 avril pour fêter la fin du ramadan.

"Tout comme l’année passée, je veux leur donner la possibilité de célébrer l’office de l’Aïd El-Fitr, dans la plus grande dignité, au sein d’une grande salle niçoise", avait-il expliqué dans un communiqué de presse.

L'édile avait proposé d'ouvrir la salle Nikaïa pour ce "temps de fête et de réjouissances", "l'occasion de mettre en avant les valeurs liées à la compassion, au rassemblement, à la paix".

En 2023, le maire de Nice, avait mis à disposition le palais Nikaïa contre une rétribution de 23.000 euros payée par les responsables musulmans. Cette prière avait réuni entre 8.000 et 10.000 personnes.

"On vous invite tous!"

Pour l'imam Otmane Aissaoui, difficile aujourd'hui d'organiser l'accueil de 10.000 personnes en 48 heures. "L’information sur le palais Nikaia est tombée hier (lundi 8 avril, NDLR). Il fallait en amont une commission qui planifie ça."

Finalement, la communauté musulmane de Nice a prévu deux à trois services décalés par mosquée pour permettre à tout le monde de pouvoir accéder aux édifices religieux. "On va tout faire pour éviter les prières de rue", assure l'imam sur BFM Nice Côte d'Azur.

Désormais, Otmane Aissaoui espère un grand moment de fête. "On vous invite tous, y compris monsieur le maire, à partager les gâteaux, et renouer le dialogue." Prochaine étape pour l'imam: repartir "sur de bonnes bases" avec la municipalité niçoise.

Pauline Renoir et Margaux Sansano, avec Juliette Moreau Alvarez