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Nice: l'auteur des tags homophobes sur la façade du centre LGBT+ condamné à 8 mois de prison avec sursis probatoire

Le centre LGBT de Nice a été vandalisé dimanche 18 février, dans l'après-midi

Le centre LGBT de Nice a été vandalisé dimanche 18 février, dans l'après-midi - Anthony Borré/X

L'homme a été condamné pour violence, où le caractère aggravant de l'homophobie a été retenu par la justice. Une victoire pour le centre LGBTQIA+, qui espère que cette décision servira d'exemple.

Un homme âgé de 20 ans a été condamné ce mardi 5 mars à huit mois de prison assortis d'un sursis probatoire pour avoir vandalisé la façade du centre LGBT+ de Nice le 18 février dernier, a appris BFM Nice Côte d'Azur.

Il a été reconnu coupable de violence aggravée en raison de l’orientation sexuelle de la victime et par l’usage d’une bombe lacrymogène, mais il a également été condamné pour usage illicite de stupéfiants.

Le jeune homme a obligation de réparer les préjudices moraux et physiques causés, ainsi que de participer à un stage de citoyenneté. Enfin, il a écopé d'une obligation de soin et de travailler et a interdiction de détenir ou porter une arme pendant trois ans.

L'ensemble des réquisitions du procureur ont été suivies par le tribunal.

Deux personnes interpellées

À la barre, l'auteur des tags a reconnu l'ensemble des faits, à l'exception du caractère homophobe de son geste. Si son casier judiciaire était jusque-là vierge, il est noté que le jeune homme a eu un parcours de vie difficile.

Le 18 février, l'auteur des faits accompagné d'une autre personne se rend devant le centre LGBTQIA+ de Nice. Il dégrade alors la vitrine, avec le tag "Nik les PD", mais ne remarque pas la présence du coordinateur à l'intérieur.

Ce dernier décide alors de les poursuivre et réussi à les rattraper. À ce moment-là, le prévenu asperge le coordinateur de bombe lacrymogène avant de s’enfuir. Les deux personnes sont finalement interpellées quelques heures plus tard grâce aux images de vidéosurveillance.

"La peur change de camp"

Le coordinateur du centre LGBTQIA+ Côte d'Azur, Erwan Le Ho, s'est dit satisfait de cette décision judiciaire et espère que ce procès servira d’exemple.

"Le caractère aggravant d'homophobie a été retenu, et c'est surtout ça le plus important pour nous."

"Aujourd'hui, 80% des victimes d'actes homophobes n'osent pas porter plainte, notamment parce qu'ils pensent qu'il ne va pas y avoir de suites judiciaires", tient-il à souligner. "Nous ici, on prouve que quand on porte plainte, on fait condamner les gens. La peur change de camp et on fera tout pour que le droit s'applique."

Le prévenu a dix jours pour faire appel de la décision. Quant au deuxième individu interpellé dans cette affaire, il est mineur et sera jugé en mai prochain par le tribunal des enfants.

Claudia Olivier, avec Juliette Moreau Alvarez