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Grève dans les cantines: pour la mairie de Nice, le mouvement des ATSEM est "partiellement justifié"

Une école, à Nice.

Une école, à Nice. - BFM Nice Côte d'Azur

Sur une dizaine d'écoles concernées par le mouvement social, cinq espaces de restauration ont dû fermer leurs portes. Les salariés dénoncent un accroissement de la pénibilité, avec des plages horaires toujours plus importantes, et des salaires trop faibles.

"ATSEM, déconsidéré et pas assez payé", "ATSEM tourmenté, surmené, épuisé, malmené"... Les ATSEM, ce sont les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles. À Nice, cela fait plusieurs semaines qu'ils sont en grève et qu'ils manifestent, pancartes déclamant leurs difficultés et leurs revendications à la main.

Ce mouvement social affecte le bon fonctionnement d'une dizaine de cantines scolaires, sur un total d'environ 150. Cinq d'entre elles ont même dû fermer, selon le décompte de Jean-Luc Gagliolo, adjoint à la mairie délégué à l'éducation.

Invité sur l'antenne de BFM Nice Côte d'Azur ce vendredi matin, l'élu fait remarquer que "ces grèves étant perlées et dispersées, on ne peut pas les anticiper". Conséquence: les parents d'élèves "doivent s'organiser en dernière minute pour pouvoir faire face à la fermeture de la cantine".

"Situations inextricables"

S'il regrette que ces derniers se retrouvent confrontés à "des situations inextricables", l'élu estime que le mouvement social des ATSEM est "partiellement justifié", s'agissant surtout de la "pénibilité du travail".

"Quand vous êtes en contact avec les enfants, comme ça, auprès des enseignants, vous touchez du doigt toutes les difficultés sociales, éducatives", souligne Jean-Luc Gagliolo. Un métier rendu plus compliqué encore, selon lui, depuis la scolarisation des enfants à 3 ans, qui implique une prise en charge plus précoce du handicap.

C'est pourquoi le maire de Nice, Christian Estrosi, a rencontré des représentants des ATSEM en début d'année scolaire. Ce dernier "leur a annoncé des mesures qui sont en train de se mettre en place pour venir en aide à ces personnes qui sont en souffrance".

Difficultés de recrutement

De quelles mesures s'agit-il précisément? "La revalorisation salariale est à l'étude avec les syndicats", assure Jean-Luc Gagliolo, même si la municipalité doit se tenir aux cadres nationaux.

Le dialogue concerne également l'aménagement des horaires de travail. Un sujet prégnant alors que les ATSEM héritent de plages horaires plus importantes en raison du manque d'effectifs.

"Depuis la période Covid, nous avons un taux d'absentéisme qui s'est considérablement accru et nous avons donc du mal à faire face à ces absences, reconnaît Jean-Luc Gagliolo. Tout le pool de remplaçants que nous avons est souvent utilisé en totalité pour 'boucher' des absences permanentes. Donc, de fait, c'est très compliqué."

La municipalité dit travailler sur ce dossier, mais accuse "des difficultés de recrutement majeures". Cela notamment car ces métiers, impliquant l'accompagnement des enfants, nécessitent un certain niveau de qualifications.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions