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Alpes-Maritimes: les citrons de Menton souffrent de la sécheresse, la mairie demande une dérogation pour arroser

Les mesures de restrictions d'eau décidées par la préfecture et la sécheresse rendent difficile la production des mythiques citrons de Menton.

Constat amer pour les citrons de Menton. Face à la sécheresse qui sévit dans les Alpes-Maritimes, ainsi que dans toute la France, le préfet du département a annoncé une série de mesures visant à limiter la consommation d'eau le 29 juillet dernier.

Une décision qui met Adrien Gannac, le président de la société "Maison Gannac", et son exploitation de citrons de trois hectares à Menton dans une situation délicate. Sur les 700 citronniers possédés par ce dernier, 300 sont adultes alors que le reste des arbres viennent tout juste d'être plantés.

"Ça fait 30 ans qu'on produit des agrumes à Menton et ce n'est jamais arrivé qu'on se retrouve dans cette situation de stress pour les plantes, mais du coup aussi pour nous", confie Adrien Gannac au micro de BFM Nice Côte d'Azur.

Des arbres en pleine croissance et qui ont besoin de beaucoup d'eau pour se développer. Les restrictions d'eau mises en place dans le département par la préfecture ainsi que la sécheresse qui touche les Alpes-Maritimes compliquent le travail des producteurs d'agrumes.

"Sur cette production-là qui est en train de grossir, d'arriver à maturité petit à petit, on a peur d'avoir des calibres trop petits. Or, dans le cahier des charges de l'IGP - Indication Géographique Protégée, ndlr - la notion de calibre est importante et si les fruits sont trop petits, ils seront écartés. Même les clients seraient de toute manière insatisfaits, c'est un manque à gagner pour nous", explique le propriétaire de la "Maison Gannac".

La mairie réclame une dérogation d'arrosage

Le manque à gagner est important et l'exploitation de citrons est même aujourd'hui menacée. Adrien Gannac n'a pas assez d'eau pour irriguer la totalité de la plantation sereinement. Ce dernier récupère seulement 600 à 700 litres d'eau par jour grâce à sa source contre 2500 litres l'année dernière.

"Sécheresse ou pas, le citron de Menton, il est bon pour la santé". Bien que la situation soit compliquée, le producteur essaie de préserver la renommée du petit fruit jaune "made in Menton". Une renommée partagée à Menton avec les jardin botaniques de la commune que la ville essaie de préserver en demandant à l'Etat une dérogation pour arroser ces espèces de plantes rares.

"La coupure complète de I'arrosage fera disparaître un patrimoine exceptionnel et aura un coût considérable pour la collectivité", alerte la ville de Menton dans son courrier adressé au préfet des Alpes-Maritimes.

La mairie indique que l'arrosage exceptionnel de ces espèces est "nécessaire" afin "de préserver certaines zones [...], pour sauver le patrimoine végétal et l'activité touristique qui s'y rapporte".

Pour l'heure, la demande est restée lettre morte du côté de l'Etat.

Alexis Villière avec Alixan Lavorel