BFM Côte d'Azur
Cote dAzur

Alpes-Maritimes: à Nice, bras de fer entre préfet et manifestants pro-Palestiniens

La manifestation pour la paix en Palestine organisée le 28 octobre 2023 à Nice (photo d'illustration)

La manifestation pour la paix en Palestine organisée le 28 octobre 2023 à Nice (photo d'illustration) - BFM Nice Côte d'Azur

Jusqu'ici, aucun incident n'a été signalé lors des manifestations pro-palestiniennes à Nice. Hugues Moutouh assure que ces rassemblements "ont un caractère antisioniste".

Pour la sixième fois en six semaines, le tribunal administratif de Nice a retoqué ce mercredi 29 novembre un arrêté du préfet des Alpes-Maritimes Hugues Moutouh, qui persiste à interdire les rassemblements pro-palestiniens.

À l'occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, deux Niçoises avaient appelé à une veillée en silence dans le centre-ville ce 29 novembre.

Quelques dizaines de personnes ont déposé des bougies à terre, avec un drapeau palestinien et des portraits de civils frappés de la mention "assassiné par Israël", a constatée une journaliste de l'AFP.

"Le sujet est brûlant ici"

Mais, comme à chaque fois depuis octobre, les organisateurs ont dû passer par le tribunal administratif pour invalider un arrêté d'interdiction du préfet.

"Le sujet est plus brûlant ici qu'ailleurs, avec une soixantaine d'actes antisémites depuis le 7 octobre, nous sommes dans le trio de tête des départements" touchés, a expliqué Hugues Moutouh mercredi après-midi à l'AFP.

L'arrêté évoquait ainsi "un climat grave et particulièrement inquiétant que les manifestations, uniquement en soutien au peuple palestinien, contribuent à exacerber".

Jusqu'ici, aucun incident n'a été signalé lors des manifestations pro-palestiniennes.

"Le préfet nous oblige à ne soutenir que le peuple qu'il choisit", a répliqué mercredi soir Amira Zeiter, l'une des deux organisatrices, rappelant le drapeau israélien accroché au fronton de la mairie et les rassemblements pro-israéliens à l'appel des autorités locales.

Un rassemblement annoncé ce samedi

Hugues Moutouh affirme que les rassemblements en soutien aux Palestiniens "ont un caractère antisioniste".

"Cela ne favorise pas la paix et l'ordre public. Et les organisateurs nous disent qu'ils ne sont pas en état de contrôler qui vient ni d'organiser un service d'ordre", estime-t-il.

Le tribunal administratif de Nice l'a suivi pour l'interdiction d'une première manifestation le 22 octobre -qui a valu à Amira Zeiter 23 heures de garde à vue- mais a ensuite invalidé tous ses arrêtés au nom de la liberté d'expression.

Un nouveau rassemblement est annoncé pour samedi et le préfet n'a pas l'intention de céder, estimant que même retoquées, ses interdictions permettent au moins de limiter la virulence des slogans.

Et ses arrêtés, assure-t-il, ne sont pas réservés aux pro-Palestiniens: "On parle d'un rassemblement de la droite identitaire en préparation. Je l'interdirai aussi".

L'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre a fait environ 1.200 morts, en majorité des civils, selon les autorités israéliennes. En représailles, Israël a mené des bombardements massifs sur l'enclave palestinienne de Gaza, puis lancé une offensive terrestre, qui a fait près de 15.000 morts selon le gouvernement du Hamas.

La trêve entamée vendredi entre Israël et le Hamas pourrait être prolongée de quelques jours, permettant des échanges supplémentaires d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens.

S. B. avec AFP