Nice: la manifestation en soutien au peuple palestinien prévue ce samedi interdite par le préfet

Hugues Moutouh justifie son arrêté, pris ce mercredi 15 novembre, par la possibilité de troubles à l'ordre public. Il déplore aussi certains messages et slogans tenus lors de précédents rassemblements.

Le rassemblement appelé de ses vœux par le collectif "Pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens" n'aura pas lieu. Le préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, a pris ce mercredi 15 novembre un arrêté interdisant la manifestation prévue samedi 18 novembre à Nice.

Dans un communiqué publié dans la soirée, les autorités disent prohiber toute réunion en soutien au peuple palestinien autour notamment de la place Garibaldi, de la promenade des Anglais ou de la place Masséna, entre 12 heures et 20 heures.

Pour justifier sa décision, le préfet affirme que ce rassemblement "n'a d'autre finalité qu'un soutien direct ou implicite au peuple palestinien" et qu'il est de nature à générer "un trouble grave à l'ordre public". D'autant que les forces de l'ordre, insiste-t-il, seront mobilisées ce jour-là autour de l'Allianz Riviera, où se jouera le match de football France-Gibraltar.

"Un regain de tensions sur le territoire français"

Hugues Moutouh fustige les messages et slogans lus ou entendus lors de précédents rassemblements organisés par le collectif "Pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens". Et cite par exemple: "Guerre Israël Hamas depuis un mois, colonisation de la Palestine depuis 75 ans", "Stop au massacre" ou "Ce n'est pas compliqué, c'est un nettoyage ethnique virant au génocide".

"Particulièrement tendu", dixit la préfecture, le contexte géopolitique international a généré "un regain de tensions sur le territoire français", y compris une résurgence des actes antisémites. Une soixantaine ont été recensées dans les Alpes-Maritimes depuis le 7 octobre, date de l'assaut du Hamas sur le sol israélien.

Ce n'est pas la première fois qu'Hugues Moutouh prend la décision d'interdire une manifestation considérée comme pro-palestinienne. La dernière, prévue le 11 novembre, avait finalement pu se tenir dans les rues de Nice, sur décision justice. Le scénario avait été identique le samedi précédent.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions