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Brest

Tempête Ciaran: à 97 ans et sous assistance respiratoire, elle n'était pas prioritaire pour retrouver l'électricité

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PHOTO D'ILLUSTRATION - Loic VENANCE © 2019 AFP

À Brest, le courant n'est revenu dans la maison de Célestine Balcon, 97 ans, que ce mercredi. Sans électricité depuis le passage de la tempête Ciaran le 2 novembre, Enedis ne jugeait pas son cas prioritaire, rapportent nos confrères du Télégramme.

"Je ne mange plus. J'ai perdu quatre kilos depuis le 2 novembre". Dans les colonnes du Télégramme, Célestine Balcon, une femme de 97 ans qui vit sous assistance respiratoire, déplore ne pas avoir été aidée par Enedis avant ce mercredi. Depuis début novembre et le passage de la tempête Ciaran, la Brestoise vivait sans électricité et son assistance respiratoire ne fonctionnait "que grâce à un câble branché chez les voisins", explique le quotidien régional.

Le vent qui a soufflé sur la Bretagne armoricaine a coupé le 2 novembre l'alimentation électrique de sa maison, dans le quartier du Landais. Selon nos confrères du Télégramme, la maison de Célestine est la seule de cette zone de Brest à avoir été plongée dans le noir pendant la tempête.

Dans tout l'ouest du pays, des dizaines de milliers de foyers ont dû vivre sans électricité pendant plusieurs jours. Dès le 2 novembre, les voisins de Célestine l'ont aidé en mettant en place une rallonge depuis leur domicile pour alimenter son système d'assistance respiratoire.

"On a appelé l'Agence régionale de santé, la cellule de crise de la préfecture, et même sollicité le maire de Brest pour faire bouger les choses", explique au Télégramme l'un des fils de la nonagénaire, Éric Balcon.

Enedis assume

Célestine ne souhaitant pas quitter sa maison pour être hospitalisée et ses enfants ne pouvant pas l'accueillir, la Bretonne était coincée chez elle.

L'électricité n'est donc revenue que ce mercredi, près de deux semaines après le passage de la tempête. Auprès du Télegramme, Enedis assume: "On sait qu'il y a ce câble qui permet d'alimenter l'assistance respiratoire, et une deuxième bouteille d'oxygène lui a été livrée en cas de problème, sans oublier que ses enfants vivent à proximité".

"Elle n'est pas dans la liste des Patients à haut risque vital (PHRV), cas qui sont traités en urgence et font l'objet d'un accompagnement personnalisé", justifie le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité, qui a du intervenir commune par commune en Bretagne pour remettre le courant.

"On vient de découvrir l'existence de ce statut. Il y a eu un trou dans la raquette quelque part", reconnaissent les enfants de Célestine, qui déplorent toutefois la situation dans laquelle a été plongée leur mère, qui fêtera son anniversaire le 25 décembre prochain.

"Statut ou pas, elle va avoir 98 ans, est très fragile. Tout son quotidien est bouleversé avec cette coupure", dénoncent-ils, indiquant avoir rempli les formulaires pour que Célestine soit inscrite sur la liste des Patients à haut risque vital. "Si notre expérience peut inviter d'autres familles à s'en préoccuper, ce sera toujours une bonne chose", concluent-ils.

Selon le dernier communiqué de la préfecture du Finistère, 2.300 foyers sont toujours privés d'électricité. "Les 1500 agents d’ENEDIS restent intégralement mobilisés pour poursuivre les réparations très complexes notamment du fait de leur dissémination sur la totalité du territoire finistérien", peut-on lire.

Ariel Guez