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Mort d'Émile: des habitants du Haut-Vernet encore perplexes après la découverte des ossements

L'entrée du village du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), où avait disparu Émile, le 27 mars 2024.

L'entrée du village du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), où avait disparu Émile, le 27 mars 2024. - CHRISTOPHE SIMON/AFP

Dans le hameau, plus rien ne laisse imaginer aujourd'hui qu’une telle affaire secoue ce havre de paix depuis bientôt dix mois.

Le 30 mars, dans la commune du Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), une randonneuse découvre un crâne, qui s'avérera appartenir au petit Émile, porté disparu depuis l'été. Deux jours plus tard, le 1er avril, ce sont des vêtements appartenant au petit garçon qui sont retrouvés à 150 mètres de là. S'ensuit une arrivée en masse d'enquêteurs et de journalistes.

Aujourd'hui, "il n’y a plus personne. Le calme est revenu. Juste quelques curieux dans le hameau qui viennent voir le lavoir et la route menant à Saint-Pancrace", assure un habitant à BFM DICI. Si bien qu'au Haut-Vernet, rien ne laisse imaginer aujourd'hui qu’une telle affaire secoue ce havre de paix depuis bientôt dix mois.

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Des parcelles publiques et des terrains privés

C’est dans le secteur de la chapelle que les ossements et vêtements d’Émile ont été découverts. "Ce lieu, on l’appelle les Auches ou encore Ville-Vieille. C’est un endroit où il y avait une ancienne mine de fer", se souvient une figure des lieux.

Autour de l’endroit où les ossements d’Émile ont été retrouvés, des parcelles publiques et des terrains privés avec un cabanon ou une grange. Dans un périmètre de 800 à 900 mètres, des agriculteurs exploitent des terres dont certaines appartiennent à la famille du jeune agriculteur un temps suspecté et perquisitionné à Roussimal en octobre dernier.

"C’est un élément parmi d’autres et ce n’est pas forcément décisif", souligne une source proche du dossier.

"Les ossements ont été mis là"

Depuis que les enquêteurs, les légionnaires et l’IRCG sont partis, plusieurs habitants se sont rendus à Ville-Vieille "pour voir". Et surtout pour essayer de comprendre.

"Ils vont conclure à un accident même si au fond de moi, je n’y crois pas", avoue un agriculteur, qui connaît parfaitement l’endroit.

Comme d’autres villageois, il pense que "les ossements ont été mis là". Et de justifier son sentiment: "Là-bas, il y a eu une coupe de bois, un bûcheron, ceux qui vont aux champignons, les chasseurs, leurs chiens… On peut passer à côté mais franchement, ça paraît gros".

"La chaleur, la fatigue..."

La configuration des lieux le laisse songeur. "Pour un enfant, c’est loin du hameau. Il y avait un mètre d’herbe, des bois en travers, un terrain accidenté avec des bosses, des creux, des vallons… Non, je n’y crois pas!" Un doute que partagent de nombreux autres habitants du Vernet. Mais aussi des autorités.

Un gendarme du secteur, expérimenté et sur place depuis le début de l’enquête, ne veut pas croire à la thèse d’un accident du petit garçon qui se serait perdu seul. "Cela voudrait dire que nous sommes passés à côté de lui", culpabilise le militaire.

"Il n’y a que des gens qui n’ont jamais participé à une recherche opérationnelle qui peuvent penser qu’on retrouve toujours ce que l’on cherche", indique un gradé. "La chaleur, la fatigue, le monde et des chiens épuisés qui avaient travaillé toute la journée ailleurs avant d’arriver sur le site le samedi soir: beaucoup de facteurs peuvent expliquer que rien n’a été trouvé." Des arguments qui peinent à convaincre beaucoup de villageois.

Valentin Doyen